Octroyé au ministère du pétrole en 2007 sur une surface 2500 ha pour la constitution du consortium de raffinerie signé entre la Société Chinoise CNPC et la République du Tchad, l’implantation de la raffinerie de Djermaya ne cesse de faire grand bruit.
En effet, le 22 juin 2007, une équipe composée entre les représentants du ministère du pétrole, du cadastre et de l’urbanisme a effectué une visite dans la zone située entre Djermaya et Massaguet pour le choix du terrain devant abriter la raffinerie de N’djaména.
Pour la population, ce choix émanant d’une équipe composée de plusieurs structures ferait l’unanimité et même dans l’amélioration de ses conditions de vie. Force est de constater que ces personnes dont leurs terrains, champs et toute parcelle ont été accaparés par ces exploitations traînent encore jusqu’à nos jours, faute de dédommagement.
Les prémices criards de cette situation sont ceux qui ont plongé bon nombre de la population dans un désarroi sans précédent. Car plusieurs personnes se retrouvent sans champs, sans travail et moins encore une petite activité au sein de la raffinerie dont même dans l’équipe de la raffinerie, les populations autochtones ne sont pas associés selon les témoignages. Les travailleurs viennent exclusivement de la capitale.
Étant la zone qui fournit l’électricité dans la capitale, Djermaya n’a pas accès à l’électricité.
«Ce que nous ne comprenons pas, ici à Djermaya la zone qui fournit l’électricité, nous n’avons pas électricité. Ce qui nous déshonore c’est la déviation de l’électricité par quelques individus se proclamant d’intouchables et ayant l’électricité 24h/24. Cette injustice doit immédiatement cesser, » profère un habitant de Djermaya.
Plusieurs correspondances ont été adressées aux plus hautes autorités de l’État à cet effet depuis le début de cette crise, mais il n’y a jamais eu un feedback favorable, selon les témoignages recueillis sur place.
La dernière correspondance des chefs des villages de la zone de raffinerie de Djermaya au ministère de l’énergie et du pétrole en date du 25 mai 2015. Dans cette correspondance, les chefs de village clarifiaient qu’il y avait déjà 6 ans que les travaux de la raffinerie de Djermaya avait commencé et la population n’était pas toujours entrée en possession de ses droits concernant les champs occupés.
Quelques mois avant la même période, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) avait procédé à l’enrôlement de toutes les personnes touchées et procéder à un probable dédommagement, mais sans suite.
«Depuis plusieurs années, nous ne nous sentons plus comme des Tchadiens. Nous n’avons plus de champs, de parcelles cultivables et nous n’avons pas de travail. Tout a été accaparé pour l’implantation de la raffinerie. C’est un coup dur pour nous. L’État refuse de nous dédommager sur nos propres champs accaparés. C’est une injustice. Nous sommes plus que déterminés à entrer en possession de nos droits, » s’indigne le représentant des personnes touchées.
Désespérée et désorientée après moultes propositions et duperies la population renouvelle une fois de plus ses doléances et interpelle le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) Général Mahamat Idriss Deby Itno de prendre les choses en main, de prendre connaissance du dossier et intervenir.