À l’occasion de la 26e édition de la Fête nationale de la jeunesse, la Coordination Nationale des Jeunes pour la Paix et le Développement au Tchad (CONAJEPDT) a publié un communiqué au ton ferme pour dénoncer la dérive cérémonielle et déconnectée de cette journée censée honorer la jeunesse tchadienne.
Dans ce message signé par son Coordonnateur national, Mahamal Gumar Birahim, la CONAJEPDT fustige une célébration réduite à des « discours creux » et des « démonstrations folkloriques », sans réel impact sur le quotidien des jeunes. L’organisation dénonce l’instrumentalisation politique d’une jeunesse laissée-pour-compte, alors qu’elle réclame des droits fondamentaux tels que l’accès à une éducation de qualité, des emplois décents, un véritable accompagnement entrepreneurial, et des soins de santé accessibles.
La Coordination appelle le ministre de la Jeunesse à sortir de son bureau pour aller « écouter, comprendre et agir » aux côtés des jeunes dans les quartiers, universités, zones rurales et centres de formation. Elle demande également une implication directe du président de la République pour répondre à ce qu’elle qualifie de « détresse » de la jeunesse tchadienne, exposée à la pauvreté, au chômage et à l’insécurité.
Parmi les recommandations phares du communiqué figurent la création de bourses d’excellence, l’organisation d’un Dialogue National piloté par les jeunes, un audit des fonds jeunesse, la mise en place d’un fonds souverain pour l’entrepreneuriat, ainsi qu’une politique nationale ambitieuse pour l’avenir des jeunes.
« La jeunesse tchadienne est intelligente, résiliente, créative et déterminée, mais elle est à bout de patience », conclut le communiqué, martelant que l’on ne peut construire un pays en négligeant sa jeunesse, au risque d’un avenir compromis.