Réunis à Kinshasa à la veille du Séminaire d’orientation budgétaire (SOB) 2026, les acteurs de la société civile engagés dans la gouvernance financière ont haussé le ton : la sécurité doit figurer en tête des priorités du prochain budget triennal de la République démocratique du Congo.
« Vu le contexte actuel du pays, nous allons mettre un accent particulier sur la sécurité, qui est devenue la priorité des priorités », a martelé Bishop Abraham Djamba, directeur exécutif du Réseau gouvernance économique et démocratie (REGED). Lors d’un atelier préparatoire organisé le dimanche 8 juin, il a insisté sur la nécessité de doter les forces de défense et de sécurité (armée, police et services de renseignement) d’équipements modernes et adaptés.
Un budget de rupture pour un pays en crise
Le Séminaire d’orientation budgétaire, piloté par le ministère du Budget, a pour but de définir les grandes lignes de la Lettre d’Orientation Budgétaire (LOB) et du Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT). Mais pour la société civile, il ne s’agit pas seulement de répartir des chiffres. Il s’agit de faire des choix décisifs pour garantir la stabilité, la paix et le développement.
En plus de la sécurité, les acteurs sociaux réclament un budget plus ambitieux pour désenclaver le territoire national. « Le marché intérieur congolais a un potentiel immense, mais il reste sous-exploité à cause de l’absence d’infrastructures interprovinciales », a déploré M. Djamba. Le dragage du fleuve Congo et la réhabilitation des voies navigables figurent parmi les mesures préconisées.
Climat et bonne gouvernance à l’agenda
Autre front ouvert par la société civile : l’urgence climatique. Les intervenants demandent une stratégie proactive pour mobiliser des financements internationaux, notamment par des projets éligibles au Fonds vert pour le climat et au marché des crédits carbone. « Nous devons disposer de projets bancables, capables de capter ces financements innovants », a soutenu le directeur de REGED.
Enfin, la lutte contre la corruption, la transparence dans la gestion publique, l’investissement dans les secteurs sociaux (éducation, santé) et la valorisation des ressources naturelles devraient occuper une place centrale dans les discussions à venir.
Alors que le pays fait face à une insécurité persistante et des défis économiques majeurs, ce séminaire s’annonce comme un moment clé pour redéfinir les priorités budgétaires de la RDC et tracer une voie vers une croissance plus inclusive et résiliente.
Yenga Fazili wâ BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale