Le pays vit sans justice depuis trois (3) semaines aujourd’hui parce que les magistrats ont décidé d’aller grève sèche et illimitée pour dénoncer l’insécurité dont ils sont victimes.
À cet effet, plusieurs voix se sont levées pour prononcer sur cette situation parmi lesquelles les avocats dont leur apport dans le pouvoir judiciaire est primordial et incontestable.
Indigné, Me Djonro Laguerre, par ailleurs, Président de l’ordre des avocats du Tchad interrogé, ne cache pas sa colère.
Interrogé à cet effet, il a indiqué que la situation des magistrats ne semble pas préoccuper les plus hautes autorités du pays.
« Nous nous interrogeons souvent pourquoi le législatif et l’exécutif se trouvent dans de bonnes conditions de travail et le judiciaire ne préoccupe pas l’État », s’interroge-t-il.
Cependant, il a dénoncé les conditions de vie des magistrats qui, comparée à celles des autres, sont révoltantes.
« Faîtes un tour au CNT, vous y trouverez que tout le monde est à l’aise là-bas. Il en est de même pour l’exécutif. Tous les ministres et certaines directions connexes ne se sont jamais plaint par rapport aux conditions de travail. Pourquoi les autorités nous négligent tant? », dénonce-t-il.
Me Laguerre a également touchée les conditions sécuritaires dans lesquelles travaillent les magistrats. Il a déploré ce mépris à l’égard de ces derniers qui subissent des traitements inhumains et humiliants des forces de l’ordre censées garantir la sécurité des personnes et des biens.
« Aujourd’hui, les principales victimes de cette grève sont la population qui pour la plupart sont toujours des condamnés or ils ont purgé presque leur peine et attendent juste leur remise en liberté qui doit être ordonné par un procureur », a-t-il martelé.
Téyané Bertrand Sortho