La Convention Tchadienne de Défense de Droits de l’Homme (CTDDH) se dit scandalisée par la recrudescence des violences exercées sur des magistrats par des militaires qui, selon elle, sont proches du Conseil Militaire de Transition.
Le communiqué a rappelé que ce dimanche 27 mars, des militaires ont violemment torturé le Procureur de la République Mr HISSEIN SALEH ARABI et le juge d’instruction Mr GALIA DOGO HASSABALLAH, tous deux près le Tribunal de Grandes Instances de Kelo et ainsi que l’épouse dudit Procureur enceinte de 7 mois.
« Ayant débarqué de façon impromptue, les militaires se sont mis à perquisitioner le domicile du Procureur de fond en comble pretextant une opération de désarmement. Malgré que celui-ci leur ait préalablement déclaré qu’il est magistrat et possède une arme de poing, ces militaires n’ont pas hésité une seconde à le passer à tabac devant les membres de sa famille », indique le communiqué.
Il précise que le juge d’instruction qui s’était présenté à son secours avait subi sans ménagement le même sort. Et qu’en dépit de leurs permis de port d’arme de poing, les magistrats ont été sévèrement soumis à des tortures et humiliations insupportables de la part des militaires en mission de désarmement.
« La CTDDH rappelle qu’un magistrat jouit d’un statut qui lui confere le droit au respect et l’inviolabilité de sa personne et de son domicile. Cette agression barbare est d’autant plus grave que ce phénomène est devenu récurent dans notre pays », peut-on lire.
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH), s’indigne contre cette atteinte physique et corporelle des magistrats exposés à une insécurité grandissante dans l’exercice de leurs fonctions.
Par ailleurs, la CTDDH interpelle le président du Conseil Militaire de Transition en sa qualité de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature à prendre ses responsabilités avant que cette situation ne devienne incontrôlable.
Enfin elle exige l’arrestation et la traduction devant les juridictions compétentes les auteurs de ces agressions.