De nos jours, nous nous rendons compte que la dot, élément clé du mariage, effraie plus d’un. Si entre-temps la dot n’est que symbolique, dernièrement elle est plutôt perçue par certains comme un moyen d’enrichissement.
La surenchère de la dot dans les différentes communautés tchadiennes est un constat populaire et qui soulève tant de questions. Il est bien vrai que la conception de la dot varie d’une communauté à une autre mais le tout ne se résume qu’au geste symbolique matérialisant l’union des deux partenaires.
Selon plusieurs personnes interviewées, les raisons de la surenchère de la dot peuvent être diverses : certains évoquent la pauvreté liée au goût de luxe des parents, d’autres estiment plutôt que c’est l’arrogance, l’orgueil, le suivisme, etc.
Cette pratique qui a pris de l’ampleur ces derniers temps a des retombées sociales non négligeables car elle est la cause principale de la croissance du taux de célibat encourageant la débauche des jeunes qui se solde par des grossesses hors mariage, des avortements, des infections sexuellement transmissibles et tant d’autres choses.
Pour M. Adam Idriss, il faut une prise de conscience collective pour mettre fin à ce phénomène. “Il faut que les leaders coutumiers, de commun accord avec les autorités administratives, prennent leur responsabilité en rappelant à l’ordre certains parents qui exagèrent dans la fixation de la dot”, déclare t-il.
“Il faut vraiment que les chefs traditionnels fassent leur travail à l’exemple de ceux de Baro qui ont fixé la dot à chaque catégorie de femme et ceux de Mangalmé qui ont promu la pratique du mariage amchilini qui facilite le mariage” affirme un autre.
Certains parents justifient la surenchère de la dot en ces termes : “Nous sommes tous conscients que les temps ne sont plus les mêmes car tout a augmenté. Imaginez que par le passé avec 150 000 fca, on peut orner une chambre alors qu’aujourd’hui, même avec 500 000 fca, on ne peut rien faire. Alors on est obligé.”
Tout compte fait, la responsabilité revient aux parents de prendre conscience et de superposer le bonheur de leurs enfants au-dessus de toute autre considération.