Les tensions montent entre le président américain et son ex-conseiller après le départ d’Elon Musk de la Maison Blanche fin mai. Au point qu’un autre ex-proche de Donald Trump, Steve Bannon, demande son expulsion des États-Unis.
Elon Musk va-t-il trouver refuge à Moscou? Alors que la relation s’envenime entre l’homme le plus riche du monde et le président des États-Unis, après le départ du premier de la Maison Blanche fin mai, la Russie a proposé ce vendredi 6 juin d’accueillir sur son sol le patron de Tesla et SpaceX, rapporte l’agence russe Tass.
« Elon Musk pourrait obtenir l’asile politique en Russie, mais il est peu probable qu’il en ait besoin », a déclaré Dmitri Novikov, premier vice-président de la Commission des Affaires internationales de la Douma, équivalent de l’Assemblée nationale en Russie.
Ce dernier était interrogé sur les tensions croissantes depuis plusieurs jours entre Donald Trump et Elon Musk, alors qu’un ancien conseiller à la Maison Blanche du président a appelé pour que le milliardaire, né en Afrique du Sud et naturalisé américain, soit expulsé du pays.
« Je pense que Musk joue un jeu complètement différent, il n’aura pas besoin d’asile politique, même s’il en avait besoin, la Russie pourrait bien sûr le lui fournir », a répondu Dmitri Novikov.
« À ce stade, le retour du camp démocrate à la Maison Blanche dans trois ans n’est pas, me semble-t-il, ce dont Musk a besoin, et il n’est pas prêt à l’applaudir. Il y a donc des divergences tactiques et stratégiques, et il les respectera, me semble-t-il », a jugé l’un des vice-présidents à la Douma, évoquant de simples « désaccords individuels » entre le président et Elon Musk.
Ses entreprises « bienvenues » dans l’UE
Outre la Russie, une porte-parole de la Commission européenne a proposé ce vendredi, sur le ton de la plaisanterie, d’accueillir des entreprises d’Elon Musk sur son sol.
« Il est le très bienvenu », a répondu Paula Pinho, porte-parole de l’exécutif européen, à un journaliste qui lui demandait si le milliardaire avait contacté l’Union européenne pour y installer ses sociétés ou en créer de nouvelles.
Son collègue Thomas Regnier a embrayé plus sérieusement en soulignant que « tout le monde » était « le bienvenu pour démarrer » son activité « et s’implanter au sein de l’UE ». « C’est précisément l’objectif de Choose Europe », une initiative de l’UE en faveur des startups et des entreprises en expansion, a-t-il ajouté.
Musk est « devenu fou » selon Trump
Depuis qu’Elon Musk a quitté la Maison Blanche, où il exerçait une mission de réduction des dépenses publiques, le président et lui entretiennent une relation tendue.
Le président américain a assuré avoir mis fin à la mission d’Elon Musk, « devenu fou » à cause d’une décision défavorable aux véhicules électriques, avant de le menacer « d’annuler (ses) subventions et contrats gouvernementaux », façon « la plus simple », selon Donald Trump, « d’économiser des milliards et des milliards de dollars dans notre budget ».
Elon Musk, qui a largement financé la campagne présidentielle du magnat de l’immobilier, a répliqué en affirmant que « Trump aurait perdu l’élection » sans lui et en l’accusant « d’ingratitude ».
Il a aussi affirmé, sans apporter de preuve, que le nom du président se trouvait dans le dossier Jeffrey Epstein, ce financier américain au cœur d’un vaste scandale de crimes et d’exploitation sexuels qui s’est suicidé en prison en 2019 avant de pouvoir être jugé.
SUR LE MÊME SUJET
« Donald Trump figure dans le dossier Epstein »: tout comprendre au scandale de crimes sexuels dans lequel le président est cité par Elon Musk
Bitcoin, ether, solana… Le clash entre Trump et Musk fait dévisser les cryptomonnaies
L’action d’Elon Musk au gouvernement, marquée par des coupes massives dans l’aide internationale, des fermetures d’agences fédérales et des licenciements de milliers de fonctionnaires, l’a rendu très impopulaire aux États-Unis, tandis qu’en Europe, sa défense des idées et partis de l’extrême droite a suscité l’indignation dans plusieurs pays.
TribuneEchos avec BFMTV