Le Tchad occupe la dernière place parmi 47 pays africains en matière de développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), selon l’Indice 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Avec un score de 21,3 sur 100, bien en deçà de la moyenne continentale de 50,3 points, le pays se trouve dans une situation préoccupante concernant son infrastructure numérique et l’accès aux services technologiques.
Ce classement est basé sur plusieurs indicateurs clés, tels que le taux d’accès à Internet, la couverture mobile à large bande, le coût des services numériques et la disponibilité des infrastructures technologiques. Comparativement, des pays comme la Libye, le Maroc et les Seychelles figurent en tête du classement avec des scores supérieurs à 84 points.
Les raisons du retard du Tchad sont multiples et bien établies : une couverture réseau insuffisante, notamment dans les zones rurales, des coûts d’accès à Internet prohibitifs, une faible alphabétisation numérique, et un cadre politique encore hésitant en matière de digitalisation. Bien que les opérateurs téléphoniques, dont Sotel Tchad et Safitel, fournissent la connexion Internet et l’accès à la fibre optique, la mauvaise qualité de la connexion est principalement due à la copie intempestive de la connexion, ce qui reste un frein majeur pour les utilisateurs. Cette situation met en lumière les difficultés d’accès aux services numériques essentiels pour les citoyens, notamment dans les domaines de l’éducation en ligne, de la télémédecine et des services administratifs dématérialisés.
Pour inverser cette tendance, les experts suggèrent que le gouvernement tchadien mette en place des mesures pour renforcer les investissements dans les infrastructures numériques, stimuler la concurrence dans le secteur des télécommunications et promouvoir l’éducation numérique. Ces initiatives devraient cibler en priorité les jeunes et les femmes, afin de garantir une inclusion numérique plus équitable.
Un élément important dans cette dynamique pourrait être le financement de la Banque mondiale, qui a accordé un prêt de 92,2 millions de dollars ( 53 615 760 000 Frcfa) au Tchad pour soutenir sa transition numérique. Ce prêt a été approuvé le 25 septembre 2024 par le conseil d’administration de la Banque mondiale et est entré en vigueur le 30 octobre 2024. Cependant, malgré cet appui financier, le pays se classe encore 47e au niveau continental, ce qui souligne l’ampleur des défis à relever.
À une époque où les TIC deviennent essentielles pour le développement économique et social, le Tchad risque de se retrouver à la traîne si la transition numérique n’est pas placée au cœur des priorités nationales. La mise en œuvre effective de stratégies d’inclusion numérique et de modernisation des infrastructures est désormais cruciale pour son avenir numérique.