Après la mise en place du Conseil Militaire de Transition (CMT) le 20 Avril dernier suite au décès du maréchal, tout semblait être rose pour les Tchadiens.
Mettant en place plusieurs organes indépendants pour la conduite de la transition pouvant conduire le pays jusqu’au prochaines élections, le CMT semble reculer en dansant dans le chronogramme dont il avait dessiné aux yeux de tous les Tchadiens.
A cet effet, plusieurs Tchadiens s’interrogent sur la durée de la transition de 18 mois qui, pour arriver à terme, ne lui reste que tout au plus six (6) mois.
Durant ces six (6) mois, beaucoup de choses sont attendues, notamment le fameux Dialogue National Inclusif qui aboutira à des résolutions pour chuter sur les élections.
Cependant, depuis que le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) a entrepris des consultations avec les différentes forces vives et avec toutes les corporations sociales en vue de parvenir au dialogue, plusieurs machinations et retards sont constatés ça et là.
Aussi, la situation des politico-militaires dont les négociations sont actuellement en cours à Doha au Qatar est à déplorer. L’on ne sait exactement sur quel substrat ces négociations se font et pour quelle issue.
Pour beaucoup de Tchadiens, ce mariage des autorités avec les politico-militaires est une insulte à l’égard de la population.
« Les politico-militaires pensent qu’ils sont les seuls Tchadiens. S’ils aiment ce pays, ils doivent simplement le rejoindre. Au vue de tout ce qui se passe aujourd’hui à Doha, il est perceptible que ces négociations se solderont par le partage de quelques billets de banques entre quelques individus comme d’habitude », s’indigne un citoyen qui semble pessimiste.
Du côté des autorités de la transition, tout fait croire que personne ne s’inquiète de la fin de la transition. Pour certains, c’est la suite logique du régime passé, d’où l’inertie de certains qui pensent que le Tchad est devenu une girouette dont il faut juste suivre le mouvement du temps.
Entre temps règne une confusion totale dans la tête du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) qui pense que le CMT est sa suite logique.
Compte tenu de toutes ces velléités constatées, l’on est loin de croire que la transition prendra fin à terme échu, c’est-à-dire après 18 mois exactement.
En attendant la fin des négociations de Doha dont on ne sait pas quelles seront les principales résolutions, les Tchadiens doivent se préparer à vivre une deuxième partie du match de la transition dont certains prévoient déjà l’installation définitive du CMT au pouvoir.
« Nous ne sommes pas encore en transition, ce n’est juste que la pre-transition. Nous souhaitons à Mahamat Idriss Deby Itno plein succès. C’est le président qu’il faut pour le Tchad. Qu’il prenne tout son temps », se rassure un militant du MPS, ancien parti au pouvoir.
C’est pourquoi plusieurs observateurs avertis et leaders d’opinion pensent que le CMT met petit à petit en place quelques stratégies de se maintenir au pouvoir, puisqu’il ne se soucie pas de la lenteur du processus des négociations en cours actuellement.