Un chèque, que notre rédaction a pu consulter, jette une lumière crue sur des pratiques financières douteuses ayant cours au sein du Comité Olympique et Sportif Tchadien (COST) entre 2017 et 2021. Ce document atteste d’un décaissement effectué en violation flagrante de l’article 26.3.C des statuts du Comité, lequel impose la double signature du Trésorier Général et du Président pour toute opération financière.
Or, après la démission du Trésorier Général, intervenue sur fond de protestation contre la gestion opaque des fonds, c’est le Secrétaire Général Baba Ahmat Baba qui, sans qualité légale, a contresigné des chèques aux côtés du Président Abakar Djermah Aumi. Une pratique manifestement irrégulière, qui soulève de sérieuses questions sur la destination réelle des fonds du COST.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Pour étouffer l’éclatement du scandale, les responsables incriminés auraient orchestré une stratégie de diversion en manipulant certaines fédérations sportives nationales. Objectif : saboter les assemblées générales ordinaires et extraordinaires afin de plonger le Comité dans une crise institutionnelle prolongée.
Profitant de ce chaos, le Secrétaire Général du ministère de la Jeunesse et des Sports, M. Yamita Hassan Tété, a franchi un pas décisif en mettant sur pied un “bureau provisoire” et en s’autoproclamant Président du COST. Une initiative sans fondement juridique, en totale contradiction avec les statuts du Comité.
Face à cette dérive inquiétante, des voix s’élèvent pour demander l’intervention urgente des autorités tchadiennes et des instances internationales, en premier lieu le Comité International Olympique (CIO) et l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA). Trois revendications principales sont formulées :
- L’ouverture d’une enquête indépendante sur les détournements présumés ;
- Le rétablissement de la légalité statutaire au sein du COST ;
- Des sanctions exemplaires contre les auteurs de ces violations.
L’heure est grave pour le sport tchadien. Et si le CIO et l’ACNOA n’agissent pas rapidement, c’est toute la crédibilité du mouvement olympique national qui risque de sombrer.




