Dans l’administration publique tchadienne, la journée de travail débute généralement à 7h30, voire 8h. Pourtant, il est frappant de constater que le respect des horaires n’est plus une priorité au sein de nombreuses institutions d’État. Pour obtenir la signature d’un document, les usagers doivent souvent subir des allers-retours interminables, parfois pendant des heures, voire des jours, simplement parce que la personne responsable n’est pas encore arrivée au bureau. Et lorsqu’elle est présente, il arrive qu’on vous demande de revenir le lendemain sans explication valable.
Récemment, nous avons constaté que certains usagers se présentent plus tôt que de nombreux employés de ces institutions publiques qui devraient être au service de tous. Il devient difficile de comprendre si la rigueur, la ponctualité ou la réactivité sont encore des valeurs présentes dans notre administration.
Prenons l’exemple de certains ministères : à 11h, il n’est pas rare d’apprendre que le chef du département n’est pas encore au bureau. On pourrait comprendre s’il était sur le terrain ou assistait à une réunion en dehors de son bureau. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas ; on vous répond souvent qu’il est encore chez lui. Quel triste constat ! À partir de 15h30, voire 16h, la plupart des bureaux se vident rapidement.
Pire encore, si le chef du département ou le directeur général d’une institution publique est en mission ou en congé, l’institution semble entrer en mode pause. Les employés viennent à leur guise et travaillent selon leur humeur. Or, l’administration doit garantir la continuité des services publics. Quel paradoxe !
Il est essentiel que le Président de la République, en tant que chef de l’exécutif, ainsi que le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, prennent leurs responsabilités pour veiller à ce que notre administration soit exemplaire, responsable et respectueuse envers ses concitoyens. C’est ainsi que nous pourrons véritablement contribuer au développement du Tchad.