L’incivisme à N’Djamena est devenu alarmant, transformant la capitale tchadienne en une vaste décharge. Chaque coin de rue témoigne d’une pratique choquante : des passagers de minibus et taxis jettent leurs déchets par la fenêtre, comme si la ville était une poubelle publique.
Ce comportement, devenu banal, révèle un mépris pour l’environnement et une déconnexion entre les citoyens et l’intérêt commun. Les rues sont jonchées de sachets plastiques, de restes alimentaires et de bouteilles vides, menaçant la santé publique, l’environnement et ternissant l’image sinon la beauté de la ville.
Fatou, vendeuse de rue, observe : « Chaque jour, je vois des gens jeter des déchets sans se poser de questions. Même ceux qui conduisent des grosses voitures le font. » Abdoulaye, un activiste écologique, s’indigne : « C’est comme si la ville n’avait aucune valeur pour eux. »
Ce phénomène illustre un déficit criant de conscience environnementale. L’espace public est perçu comme un lieu sans règles où chacun peut se débarrasser de ses déchets sans se sentir responsable. L’absence d’éducation à la citoyenneté et à la protection de l’environnement dans le système éducatif tchadien aggrave la situation.
Les conséquences sont visibles : caniveaux obstrués, rues envahies par les ordures et pollution des eaux. Issa, ingénieur hydraulique, explique : « Chaque déchet jeté contribue indirectement à la dégradation de notre cadre de vie. »
Enfin, l’impunité généralisée renforce ce fléau. Aucune sanction n’est appliquée pour ceux qui jettent des ordures dans les rues. Moussa, chauffeur de taxi, confie : « Il n’y a aucune répercussion. Personne ne contrôle. » La question demeure : qui est réellement responsable de cette dégradation ?