Ces derniers temps, les festivals à caractère communautaire et ethnique prennent de l’ampleur à N’Djaména.
Le fond de l’organisation de ces différentes commémorations, d’après les justifications des uns et des autres surtout les festivaliers, concorde à l’unité au sein des communautés ou des ethnies ; dans ce cas, il est normal et louable.
Cependant, les analyses appuyées des avis de quelques observateurs en disent le contraire. Si ces festivités sont prises sous l’angle de renforcement des liens fraternels, des voix s’élèvent pour critiquer cette pratique.
Ainsi, en cette période où le pays s’active inlassablement à l’organisation du Dialogue National Inclusif afin d’unir et de réconcilier les tchadiens de tous bords, il n’est pas opportun d’encourager ces genres de festivités.
Un observateur nous laisse entendre que ces comportements fragilisent grandement la cohésion sociale et encouragent la division. Selon lui, » il faut prendre la communauté et la fraternité au sens très élargi, c’est-à-dire frère au titre de la nationalité tchadienne. »
Un autre affirme que ces pratiques n’ont pas de sens quand elles se font à l’intérieur du pays : « En principe, ce sont les tchadiens vivant à l’extérieur du pays qui devraient organiser ces festivités regroupant toute la communauté tchadienne au sein d’une association afin de renforcer leur lien et de leur permettre de mieux se connaître. »
Pour le bien de tous et surtout pour panser les différentes déchirures communautaires existantes dans notre pays, l’État qui est censé veiller sur la cohésion sociale doit revoir certaines choses pour mieux rapprocher les tchadiens.
Nul n’ignore aujourd’hui les conflits intercommunautaires qui sévissent au pays de Toumaï, considéré comme étant le point de départ de l’humanité.
L’alarme doit donc retentir de toutes parts : État, partis politiques, Associations de la société civile etc. pour stopper ces cérémonies qui ne reflètent pas les réalités actuelles des tchadiens.
Hassan Soumaïne Albert