Au Tchad, la lenteur administrative est une réalité qui entrave le bon fonctionnement des services publics. L’un des problèmes les plus courants est l’arrêt quasi total du traitement des dossiers en l’absence d’un chef de service. Ce phénomène, bien que largement dénoncé, persiste et affecte aussi bien les citoyens que les employés des administrations.
Dans plusieurs administrations tchadiennes, le chef de service détient un pouvoir centralisé. Lorsqu’il est absent, il devient quasiment impossible de faire avancer les dossiers, même pour des décisions mineures. La raison ? L’absence de délégation de signature ou le refus de prendre des initiatives par crainte de représailles. Cette rigidité bureaucratique engendre des délais interminables, laissant les usagers dans l’attente et freinant la productivité des agents.
L’impact de cette dépendance excessive aux chefs de service est multiple :
• Retard dans le traitement des dossiers : Les citoyens et les entreprises qui ont besoin d’un document administratif se retrouvent bloqués, parfois pendant des semaines.
• Perte de temps et inefficacité : Les agents subalternes restent inactifs, faute d’instructions claires, ce qui nuit à l’efficacité du service public.
• Corruption et favoritisme : Certains profitent de ces lenteurs pour exiger des pots-de-vin afin d’accélérer le traitement des dossiers.
• Désintérêt des usagers : Lassés par ces blocages, beaucoup de citoyens abandonnent leurs démarches administratives, renforçant ainsi le sentiment de méfiance envers les institutions publiques.
Pour remédier à ce problème, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
• Déléguer la signature et les responsabilités : Le chef de service doit pouvoir déléguer certaines tâches à ses adjoints ou à des agents compétents afin d’assurer la continuité du travail.
• Digitaliser les services administratifs : La mise en place de plateformes numériques permettrait d’accélérer le traitement des demandes sans dépendre systématiquement d’une signature manuscrite.
• Renforcer la culture du résultat : Il est crucial d’instaurer une gestion basée sur la performance où chaque agent se sent responsable de ses tâches.
• Sanctionner les abus : Un contrôle rigoureux des absences injustifiées et des pratiques bureaucratiques nuisibles permettrait de limiter les retards volontaires.
La lenteur administrative au Tchad n’est pas une fatalité. Avec une volonté politique forte et des réformes adaptées, il est possible d’améliorer la gestion des services publics pour offrir aux citoyens une administration plus réactive et efficace.