Depuis plus de deux mois, le marché du ciment au Tchad connaît une flambée des prix qui paralyse les activités de construction tant privées qu’étatiques. Le manque de ciment se fait ressentir, laissant de nombreux projets en suspens.
Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 25 avril à N’Djaména, Wardougou Djimi Chette, président du syndicat national des opérateurs économiques du Tchad, a fourni des éclaircissements sur cette crise persistante. Selon lui, des centaines de conteneurs de ciment appartenant à des transporteurs sont immobilisés au corridor de Ngueli en raison de “formalités de sortie” imposées par les services douaniers. Pourtant, ces camions attendent simplement d’être taxés pour pouvoir approvisionner les consommateurs.
Ce blocage est dû à un contrôle en cours aux services douaniers de Ngueli. Avant ce contrôle, les opérateurs économiques s’acquittaient d’une taxe de 2 millions de francs CFA par camion. Les agents de contrôle avaient ensuite demandé une réduction à 1 750 000 francs CFA par camion, conformément aux textes en vigueur. “Les opérateurs économiques étaient contents”, souligne Wardougou Djimi Chette. Ils se sont alors précipités aux guichets douaniers. Cependant, les services douaniers ont refusé d’appliquer la décision de la commission chargée du contrôle et continuent d’exiger leurs “formalités de coulisse”, bloquant ainsi la sortie des camions en violation des règles établies par l’OHADA et la CEMAC.
Le président du syndicat a également signalé que leurs tentatives de résoudre cette crise en collaboration avec les autorités concernées n’ont pas abouti. Les opérateurs économiques appellent le ministère du Commerce et la chambre de commerce à intervenir activement pour trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties impliquées, tout en dénonçant le comportement inacceptable des agents douaniers à Ngueli.
Depuis le début de cette crise, le prix du ciment oscille entre 10 000 et 11 500 francs CFA. Le ministère du Commerce et de l’Industrie peine à stabiliser ces prix sur le marché. La Cimaf Tchad, actuellement seule entreprise productrice sur le marché, n’arrive pas à répondre à la demande croissante. Par ailleurs, plusieurs ménages tchadiens, ayant subi les conséquences des inondations en 2024, ressentent un besoin urgent de réhabiliter leurs maisons alors que la saison des pluies approche.