Le Ministre de l’Eau et de l’Énergie, Passale Kanabe Marcelin, a tenu ce samedi 21 septembre un point de presse afin de présenter le rapport d’échantillonnage et d’analyse des eaux des forages privés et des branchements de la Société Tchadienne des Eaux (STE). Cette intervention survient dans un contexte de pluviométrie exceptionnelle, exacerbée par le changement climatique, qui affecte durement le Tchad, notamment la capitale N’Djamena.
Comme plusieurs pays de la sous-région, le Tchad fait face à des inondations dévastatrices, principalement dans la ville de N’Djamena. Ces inondations, causées par l’augmentation des débits des fleuves Chari et Logone, ont entraîné des pertes humaines et matérielles importantes, perturbant le tissu économique et la vie sociale du pays. Le ministre a évoqué les impacts désastreux de la montée des eaux sur les habitations, les bâtiments administratifs et les infrastructures essentielles, telles que les fosses septiques et les systèmes d’assainissement.
Face à cette menace, le gouvernement tchadien, sous l’impulsion du Président de la République Mahamat Idriss Déby Itno, a mis en place un Comité de Suivi des Inondations. Ce comité a pour mission d’évaluer les risques d’inondation et de proposer des mesures d’atténuation à court, moyen et long terme. Une attention particulière est accordée à la qualité de l’eau, étant donné que les inondations peuvent entraîner une contamination des sources d’approvisionnement en eau potable.
Les premiers résultats des échantillons d’eau prélevés dans les forages privés et les branchements de la STE sont préoccupants. Selon le rapport, 96,67% des échantillons prélevés dans les zones inondées présentent une contamination bactérienne avancée. Cette situation met en lumière l’urgence de mesures de traitement de l’eau et de sensibilisation auprès de la population.
Malgré cette contamination, les résultats physico-chimiques de l’eau restent globalement satisfaisants. Toutefois, le gouvernement a pris des dispositions pour garantir une meilleure gestion de l’eau, notamment par l’introduction de chlore dans les forages privés et un suivi régulier des niveaux d’eau dans les cours d’eau du Chari et du Logone.
Le Ministre Kanabe Marcelin a annoncé un plan d’urgence pour répondre à cette crise imminente. Ce plan prévoit un suivi quotidien des niveaux des fleuves, avec un accent particulier sur la prévention des inondations fluviales. À la date du 21 septembre 2024, le niveau du fleuve Chari, mesuré à 692 cm, continue de grimper, augmentant de 10 cm par jour. Cette hausse continue fait craindre des inondations supplémentaires dans les jours à venir.
En réponse, le ministère de l’eau et de l’énergie a également lancé des campagnes de sensibilisation sur le traitement de l’eau et la vidange sécurisée des latrines. Il est impératif, selon le ministre de l’eau et de l’énergie, Kanabé Marcelin de renforcer le traitement de l’eau distribuée par les producteurs, notamment la STE et les entreprises d’eau minérale, afin de garantir une consommation sûre.