Dans un communiqué ferme, le Conseil de l’Ordre des avocats du Tchad a exprimé sa vive préoccupation face aux propos du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, concernant l’arrivée d’un collectif d’avocats étrangers intervenant dans des affaires judiciaires tchadiennes. Le Barreau rappelle que la profession d’avocat est une profession libérale et indépendante, ancrée dans le respect de l’État de droit et des garanties judiciaires fondamentales.
Le Conseil souligne que la défense est un droit fondamental reconnu par les textes internationaux auxquels le Tchad a librement adhéré, y compris la Charte africaine des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Il insiste sur le fait qu’aucun texte en vigueur n’interdit à un avocat étranger d’intervenir dans une procédure, à condition de respecter les règles de droit et de bénéficier d’un cadre de réciprocité.
Le communiqué rappelle également les dispositions du Code de procédure pénale du 14 juillet 2017, qui garantissent le droit pour tout justiciable de choisir librement son avocat, y compris parmi des avocats étrangers, sous réserve des lois en vigueur. Une clause de réciprocité entre la France et le Tchad permet d’ailleurs aux avocats des deux pays d’intervenir devant les juridictions de l’autre État dans des conditions équivalentes.
Le Barreau dénonce donc toute tentative de politisation ou d’interférence dans le libre exercice de la défense, précisant que seul le juge, en toute indépendance, est habilité à trancher les affaires qui lui sont soumises. Il appelle au respect strict des garanties d’un procès équitable et réaffirme que l’État de droit suppose que tous, y compris l’État lui-même, se soumettent aux règles de droit ratifiées par le pays.