Les élections couplées (législatives, provinciales et communales) sont prévues pour décembre 2024. Dans ce cadre, l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) a reçu les dossiers de candidatures, les a examiné et a dévoilé, le mardi 12 novembre, les listes de candidatures dans toutes les catégories.
Cette annonce a créé une onde de choc au sein du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), au pouvoir depuis plus de trois décennies. En effet, plus de six candidatures de membres clés de ce parti ont été rejetées par l’ANGE pour non-conformité aux textes en vigueur.
Dans plusieurs lettres adressées au Secrétaire Général du MPS, l’Agence a annulé certaines candidatures aux élections législatives et a demandé au parti de réviser sa liste afin qu’elle soit conforme à la loi, conformément à l’article 243 du code électoral.
Trois lettres que nous avons consultées révèlent une raison commune qui attire notre attention : l’emprisonnement pour détournement des deniers publics.
Concernant la candidature de Mariam Djimet Ibet, secrétaire de l’OF/MPS et candidate au 8e arrondissement de N’Djamena, l’ANGE a mentionné qu’elle « ne jouit pas d’une bonne moralité » car elle a été emprisonnée deux fois pour des faits similaires. Wang Lauona Foullah Ibrahim Norbert, un autre candidat du MPS dans le 7e arrondissement de N’Djamena, a également été écarté pour des raisons semblables.
La candidature du Secrétaire Général du MPS, Mahamat Zen Bada, dans le département d’Abtouyour (province du Guera) a aussi été rejetée. L’ANGE a noté qu’il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme et à une amende de 10 millions FCFA par la cour criminelle pour faux et usage de faux en écritures publiques, ainsi que détournement des deniers publics.
Après la proclamation des listes provisoires des candidatures, l’ANGE a rappelé aux partis politiques que ceux dont les candidatures ont été rejetées peuvent faire appel s’ils le souhaitent. Cependant, elle a souligné que ces recours doivent respecter les conditions procédurales et les délais prévus par la loi électorale.
Suite à la publication des listes provisoires, le Conseil Constitutionnel a accordé un délai de cinq jours, du 13 au 18 novembre 2024, pour d’éventuelles requêtes recevables à son greffe.