Ce lundi 13 janvier, l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC) a lancé les ateliers consacrés à la mise en place d’un système de gestion efficace du parc automobile de l’État. Lors de la cérémonie officielle, le Directeur Général de la prévention de l’AILC, Adji Mahamat, a souligné l’importance de cette initiative, qu’il considère comme une étape cruciale dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des ressources publiques.
Dans son discours, Adji Mahamat a dressé un constat sans complaisance de la situation actuelle. « Il est un secret pour personne que le parc automobile de l’État, pourtant essentiel au bon fonctionnement de l’administration, a été confronté à des défis structurels majeurs ces dernières années », a-t-il déclaré. Ces problèmes, qualifiés de « forme de corruption déguisée », incluent des abus, des dysfonctionnements et des détournements qui affaiblissent l’économie nationale et sapent la confiance des citoyens envers les institutions publiques.
Pour lui, cette réforme ne se limite pas à une question de gestion technique, mais touche également à un changement de culture : « Ce que nous devons réformer aujourd’hui, ce n’est pas seulement un système, mais une culture. » a-t-il soutenu
Ces ateliers visent à répondre à ces enjeux par une démarche structurée autour de trois objectifs clés :
- Identifier les défaillances systémiques : Une cartographie des faiblesses actuelles permettra de comprendre les causes profondes des dysfonctionnements et d’en tirer des leçons.
- Proposer des solutions innovantes et réalistes : Ces solutions devront optimiser l’utilisation des ressources tout en prenant en compte les contraintes économiques, administratives et sociales.
- Mettre en place des mécanismes de contrôle transparents et efficaces : Cela inclut l’adoption de technologies modernes de gestion en temps réel et l’établissement de règles strictes pour prévenir les abus.
Adji Mahamat a insisté sur l’importance de la collaboration pour la réussite de cette réforme. « Votre expertise, vos idées et votre rigueur seront déterminants pour garantir la réussite de cette entreprise. À travers votre engagement, vous avez aujourd’hui l’opportunité de contribuer à un changement durable dans la gestion des ressources publiques de notre pays », a-t-il affirmé.
Il a également précisé que l’AILC jouera un rôle actif tout au long du processus : « Nous serons présents à chaque étape de ce processus, non seulement pour accompagner ces réformes, mais aussi pour veiller à leur mise en œuvre effective et au respect des principes qui les sous-tendent. » a-t-il ajouté
Pour Benga Boy Rolande, représentante du ministère du Transport et de l’Aviation civile, une mauvaise gestion du parc automobile se traduit par du gaspillage et des abus qui affectent non seulement les finances publiques, mais aussi la crédibilité de l’administration.
De son côté, le représentant de la ministre secrétaire général du gouvernement, Asbakreo Fittouin, a rappelé l’importance stratégique du parc automobile de l’État. « C’est bien plus qu’un ensemble de véhicules : c’est un outil essentiel au fonctionnement quotidien de l’administration, au service des missions publiques et de la population. Il est également un domaine révélateur de notre capacité à gérer les ressources publiques avec efficacité, discipline et transparence », a-t-il déclaré.
La réforme du parc automobile dépasse le simple cadre de la gestion des véhicules de l’État. Elle constitue un test de la capacité des autorités à instaurer une gouvernance basée sur l’intégrité et la transparence. En conclusion, Adji Mahamat a adressé un message fort : « En menant à bien cette réforme, nous enverrons un message clair : celui d’un État capable de corriger ses dysfonctionnements, de promouvoir l’excellence et de répondre aux attentes légitimes de sa population. » a-t-il conclu