Dans un communiqué de presse signé par Djimet WICHÉ, vice-président de l’Association des Médias en Ligne du Tchad (AMET), l’association exprime une vive préoccupation face à la décision n°012/HAMA/SG/2025 émise par la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA). Cette décision met en demeure Tchadinfos TV et Tchadinfos FM pour des motifs liés à la diffusion de contenus publicitaires.
L’AMET, tout en affirmant son attachement au respect des textes régissant la profession, déplore une interprétation sélective et souvent rigide de ces dispositions. Selon l’association, cette approche tend à affaiblir les médias indépendants, au lieu de les soutenir dans un environnement déjà précaire. Les décisions répétées de la HAMA ressemblent à une stratégie d’harcèlement et d’asphyxie économique des médias privés, dont la survie repose en grande partie sur les revenus publicitaires.
Plus alarmant encore, l’AMET souligne le silence troublant de la HAMA concernant la détention prolongée de plusieurs journalistes, notamment celle d’Olivier Monodji, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays et correspondant de RFI, arrêté depuis un mois. Les accusations portées contre lui demeurent floues et graves, sans que cela n’éveille la moindre réaction de l’autorité censée protéger la liberté de la presse au Tchad. Cette inaction jette un discrédit sur la mission de la HAMA.
Rappelant que la liberté d’expression et celle de la presse sont des droits fondamentaux garantis par la Constitution tchadienne ainsi que par divers instruments internationaux, l’AMET appelle les autorités régulatrices à se concentrer sur la protection des journalistes, le soutien au pluralisme et la promotion d’un environnement médiatique sain. L’association dénonce une gestion opaque de la Maison des Médias et le refus d’organiser une Assemblée Générale, entraînant des tensions internes.
L’AMET exige :
- La levée immédiate de la mise en demeure contre Tchadinfos TV et FM ;
- La libération inconditionnelle des journalistes injustement détenus ;
- La tenue urgente de l’Assemblée Générale de la Maison des Médias ;
- Une enquête indépendante sur la gestion de l’aide à la presse.
Face à ces défis, l’AMET reste mobilisée pour défendre une presse libre, professionnelle et indépendante, essentielle pour une démocratie véritable au Tchad.