À N’Djamena, la viande, aliment de base le plus consommé, devient de plus en plus chère sur les marchés et dans les points de grillade. Cette flambée des prix suscite la grogne des consommateurs, qui déplorent également une baisse significative de la quantité servie.
Cette situation pousse de nombreux ménages à modifier leurs habitudes alimentaires. Faute de moyens, certains se tournent désormais vers le poisson frais ou séché, une alternative plus abordable, bien que paradoxale dans un pays réputé pour la richesse de son cheptel.
Ce jeudi 22 mai 2025, au marché Dembé, situé dans la commune du 7ᵉ arrondissement de la capitale, une ménagère témoigne : « Avant, avec 2 000 F CFA, j’achetais assez de viande pour le déjeuner de la maison. Aujourd’hui, il me faut au moins 3 000 F CFA pour nourrir ma famille, ce n’est pas normal », s’indigne-t-elle.
Oumarou, propriétaire d’un point de grillade qui s’approvisionne au marché central, confirme la hausse des prix : « Avant, une cuisse de bœuf coûtait entre 30 000 et 35 000 F CFA. Aujourd’hui, c’est bien plus. Nous ne pouvons pas augmenter le prix du plat, alors on réduit la portion servie pour maintenir un minimum de bénéfice. »
Pour obtenir de la viande à un prix plus raisonnable, certains habitants conseillent de se rendre au marché de Dembé ou de Diguel en soirée, entre 18h et 19h, moment où les prix seraient plus accessibles. Dans un pays à fort potentiel d’élevage, cette tension sur la viande soulève des interrogations sur la chaîne d’approvisionnement et la régulation des prix sur les marchés locaux.