Près de deux semaines après la double annonce faite par le Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT) et le Syndicat autonome des magistrats au Tchad (Syamat) entamant une grève “sèche et illimitée”, la situation n’est toujours pas été résolue par les autorités.
Cependant, quelle conséquence, cette grève peut-elle avoir sur le Tchad et la vie de sa population?
Cette grève des magistrats signifie en un mot que l’appareil juridique est en panne donc à l’arrêt. Depuis deux semaines, les dossiers des justiciables sont bloqués devant la juridiction puisque les bureaux sont fermés.
Plusieurs milliers des détenus à travers le pays qui ont purgé leur peine attendent la décision du juge pour être libérés mais à cause de cette grève, ils croupissent toujours en prison.
Il y’en d’autres aussi qui attendent d’être condamnés ou situés à leur sort s’ils sont coupables ou pas d’où les gardes à vue ou les détentions provisoires sont prolongées.
En outre, cette grève empêche aussi les avocats de traiter leur conclusion de dossier puisque les magistrats, les procureurs généraux, le procureur de la République, les greffiers, les présidents des chambres ou des cabinets d’instructions sont tous inaccessible. Les demandeurs des casiers judiciaires sont aussi pénalisés.
Pour Me Samangassou Mahamat Bruno, les conséquences de cette grève sont directes et se font ressentir puisque au niveau du palais de justice les usagers ne peuvent plus faire leurs documents usuels.
«Les usagers ne peuvent plus faire leur casiers judiciaires. Les actes de notoriété, de tutelle, les jugements d’hérédité, de non opposition sont inaccessibles. Les expéditions de jugement et ou d’arrêt sont tous bloqués pour le moment, » souligne-t-il.
C’est triste et même malheureux pour un État comme le Tchad poursuit-il, qui se veut un État de droit, qui est sensible en cette période de transition que de telles situations arrivent jusqu’à là.
Samangassou Mahamat Bruno appelle par ailleurs le gouvernement et les magistrats à trouver un compromis pour que cet appareil judiciaire puisse décoller à nouveau afin que la population tchadienne puissent entrer dans son droit.