La corruption au Tchad est un sujet brûlant qui nécessite une attention soutenue, surtout à la lumière des déclarations du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno lors de la présentation des vœux de l’Aid El-Fitr à l’équipe du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Tchad. Dans son discours, il a souligné les ravages que ce fléau inflige à l’administration tchadienne et à la cohésion sociale. Souvent perçue comme inéluctable, la corruption s’apparente en réalité à un poison insidieux qui gangrène les institutions de l’État et affecte la société par ricochet.
Ce phénomène ne se limite pas à des actes isolés d’enrichissement personnel ; il constitue un véritable système, une culture profondément ancrée dans les rouages de l’État. Les pots-de-vin, les détournements de fonds et les abus de pouvoir sont devenus monnaie courante.
Les conséquences de cette corruption sont multiples et dévastatrices. Elle compromet l’accès aux services publics essentiels tels que la santé, l’éducation et l’infrastructure. Les plus vulnérables, souvent les plus touchés, souffrent en silence d’un système qui privilégie les intérêts personnels au détriment du bien commun. Par ailleurs, la cohésion sociale, déjà fragilisée par des inégalités croissantes, est mise à mal par ce fléau qui divise et crée des tensions au sein de la population.
Bien que porteur d’espoir, le discours du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno doit être suivi d’actes concrets. Les mots, aussi puissants soient-ils, ne suffisent pas à éradiquer la corruption. Il est impératif de mettre en place des mesures pour renforcer la transparence et la responsabilité au sein des institutions. Cela inclut l’instauration de mécanismes de contrôle indépendants, comme l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption, qui doit disposer d’un pouvoir réel et palpable afin de prouver son efficacité.
Pour combattre ce fléau, il est essentiel de promouvoir une nouvelle éthique au sein de la société tchadienne. Cela passe par l’éducation, la sensibilisation et l’engagement des citoyens.
La lutte contre la corruption au Tchad représente un défi de taille, mais il n’est pas insurmontable. Le discours du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno doit servir de catalyseur pour un changement profond. Les mots doivent s’accompagner d’actions concrètes et d’une volonté collective pour bâtir un Tchad plus juste et transparent. La lutte contre la corruption est l’affaire de tous ; il est temps d’agir pour un avenir où l’intégrité et la justice prévalent.