Le 12 mai 2015, le Tchad perdait l’un de ses plus illustres fils : le général Mahamat Ali Abdallah Nassour, décédé à Saint-Cloud, en France, à l’âge de 55 ans. Dix ans plus tard, son souvenir reste ancré dans la mémoire collective, tant son parcours a marqué la vie militaire, diplomatique et institutionnelle du pays.
Né à Kouba, près d’Iriba dans le Wadi Fira, cet officier supérieur formé à l’École supérieure de guerre de Paris, diplômé en droit public et en sciences politiques, incarna toute sa vie l’excellence et l’engagement au service de la République. Son ascension fut fulgurante : Secrétaire d’État aux Relations extérieures dès 1990, Chef d’État-Major Général des Armées en 1992, puis ambassadeur dans de nombreuses capitales européennes et africaines, Mahamat Ali Abdallah Nassour fut également ministre d’État à plusieurs reprises, supervisant des portefeuilles stratégiques comme la Défense, l’Hydraulique, ou encore les Mines.
Fidèle compagnon du Maréchal Idriss Deby Itno, il fut aussi un cadre influent du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), où il occupait le poste de Secrétaire général adjoint chargé de l’administration. Sa disparition, survenue brusquement, avait ému le pays tout entier. Le président Idriss Deby Itno, visiblement affecté, avait interrompu un séjour officiel pour lui rendre hommage lors de funérailles nationales organisées le 15 mai 2015 à N’Djamena.
Il fut décoré, à titre posthume, de la Dignité de Grand-croix, la plus haute distinction honorifique du Tchad. Aujourd’hui, dix ans après, les hommages se poursuivent. En 2022, la mairie de N’Djamena avait envisagé de donner son nom à une avenue de la capitale, signe que la Nation ne l’a pas oublié.
Stratège, homme de dialogue, visionnaire et serviteur de l’État, Mahamat Ali Abdallah Nassour laisse derrière lui une empreinte indélébile. À l’heure où le Tchad écrit une nouvelle page de son histoire, le souvenir de ce grand patriote demeure une source d’inspiration pour les générations futures.