Les conseillers municipaux du 1er arrondissement de N’Djamena ont adressé une requête officielle au Président de la République, Mahamat Idriss Deby Itno, pour contester la récente désignation du bureau exécutif communal. Selon eux, cette nomination, rendue publique le 26 février 2025, serait entachée de graves irrégularités compromettant la légitimité et l’efficacité de la gouvernance locale.
Une désignation jugée arbitraire
Dans leur requête, les conseillers dénoncent un mode de désignation imposé, écartant toute procédure démocratique. Ils regrettent notamment le rejet du suffrage indirect, qui aurait permis aux élus de choisir librement le maire et ses adjoints.
Parmi les principaux motifs de contestation figurent des manquements éthiques et légaux liés au nouveau maire, dont le passé en tant qu’ex-Directeur Administratif et Financier (DAF) de la mairie est jugé problématique. Il lui est reproché des recrutements abusifs et une mauvaise gestion des ressources communales, ce qui aurait aggravé la situation financière de la municipalité.
Une équipe municipale inapte selon les contestataires
Les contestataires dénoncent également l’inéligibilité du maire adjoint désigné, qu’ils qualifient d’analphabète et inapte à exercer ses fonctions. Selon eux, cette nomination servirait uniquement à couvrir les irrégularités du nouveau maire et à détourner l’attention de la population.
Une violation des directives du MPS et du Président
La requête met aussi en avant une violation des directives du Président de la République et du parti MPS, qui prônent une refondation et une sélection démocratique des dirigeants locaux. Les résultats électoraux récents, où le MPS a été relégué à la deuxième place dans plusieurs quartiers, témoigneraient du rejet populaire des candidats imposés.
Crise institutionnelle en perspective
Les conseillers municipaux préviennent que cette situation pourrait engendrer une paralysie du fonctionnement communal, voire une montée de l’opposition au sein d’un arrondissement historiquement favorable au MPS.
Ils appellent ainsi le Président Mahamat Idriss Deby Itno à reconsidérer cette nomination afin de garantir une gouvernance transparente et conforme aux attentes des citoyens.
L’affaire est désormais entre les mains des hautes instances du MPS et du pouvoir exécutif.