Le 13 avril 1975, il y a tout juste cinquante ans, le Tchad vivait un tournant historique brutal : l’assassinat de François Ngarta Tombalbaye, premier président de la République, lors d’un coup d’État militaire. Ce jour sombre a marqué bien plus que la fin d’un régime : il a ouvert une page nouvelle, faite d’incertitudes, de fractures, mais aussi de résilience.
Un pionnier de l’indépendance et de l’État tchadien
François Ngarta Tombalbaye n’était pas un dirigeant ordinaire. Artisan de l’indépendance acquise en 1960, il a incarné les espoirs d’un peuple en quête de souveraineté et de dignité. Son leadership, parfois contesté mais toujours affirmé, a jeté les bases de l’État tchadien moderne, entre réformes audacieuses et autoritarisme assumé. À la fois bâtisseur et homme de pouvoir, il a dirigé le pays dans un contexte de tensions internes et de défis postcoloniaux.
Une disparition brutale aux répercussions durables
Le coup d’État qui a mis fin à sa vie a également ouvert une ère d’instabilité politique dont les répercussions se font encore sentir. Son absence laisse un vide, mais aussi un débat : que reste-t-il aujourd’hui de l’œuvre et de la vision de Tombalbaye ? Cinquante ans plus tard, la mémoire de cet homme divise autant qu’elle unit. Pour certains, il reste le symbole d’un nationalisme fort et d’une volonté de rupture avec les tutelles étrangères. Pour d’autres, son règne évoque une gouvernance rigide et des choix controversés. Pourtant, tous s’accordent à reconnaître son rôle majeur dans l’histoire du Tchad.
Commémorer pour mieux construire l’avenir
À l’heure où le pays cherche à se réinventer, il est essentiel de revisiter ce passé. Non pas pour le juger à l’aune du présent, mais pour en tirer des leçons : sur la fragilité des institutions, sur la nécessité du dialogue, et sur le prix de la paix. Se souvenir de Tombalbaye, c’est aussi se souvenir de ce que le Tchad a été, pour mieux penser ce qu’il peut devenir. Ce cinquantenaire est un appel à la mémoire, mais aussi à l’action : construire, ensemble, un avenir à la hauteur des sacrifices d’hier.