Le Contrôleur Général de l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC), M. Ousman Abdraman Djougourou, a tenu une conférence de presse ce mercredi 4 juin 2025 à N’Djamena pour dresser un bilan de ses 100 premiers jours à la tête de l’institution. Étaient présents lors de cet événement, ses collaborateurs, des journalistes ainsi que divers invités.
Dans son discours d’ouverture, M. Ousmane Abdraman Djougourou a souligné que, durant cette période, l’AILC a mené plusieurs missions à N’Djamena, Moundou, ainsi qu’à Ngaondéré et Douala au Cameroun. Ces interventions ont permis de récupérer 632 milliards de FCFA en créances, dont 62 milliards ont été reversés au Trésor public. De plus, 28 véhicules détournés ont été récupérés et 52 agents ont été suspendus, dont 27 font actuellement l’objet de poursuites judiciaires.
Parmi ces agents poursuivis, 4 ont déjà été condamnés. 14 dossiers sont en cours devant le tribunal correctionnel et 5 procédures civiles visent à récupérer des fonds publics détournés.
Cependant, le bilan n’est pas entièrement positif. L’AILC déplore des dysfonctionnements graves dans plusieurs domaines, notamment la mauvaise gestion dans l’attribution des marchés publics. Des contrats sont souvent attribués à des entreprises écrans ou familiales dépourvues de capacités économiques ou techniques adéquates, entraînant une déperdition massive des recettes publiques. De plus, la nomination d’individus ne répondant pas aux profils requis est également mise en lumière.
Face à ces dérives préoccupantes, l’AILC propose plusieurs recommandations pour renforcer l’intégrité des processus de nomination au sein des structures publiques et parapubliques. Parmi ces mesures figurent l’établissement de lois claires pour encadrer les conflits d’intérêts dans l’attribution des marchés publics et l’interdiction explicite d’accorder des contrats à des entreprises familiales ou écrans. L’AILC propose également la mise en place de mécanismes de contrôle et de transparence, tels qu’un guichet unique de pré-liquidation à Douala et à Kribi, à l’image de ce qui a été réalisé en République Centrafricaine, où cette initiative a permis de doubler les recettes.
Pour conclure, l’AILC a mis à disposition du public un numéro vert, le 1222, afin que chacun puisse signaler toutes formes de corruption dans le pays.