En cette période de ramadan qui sera de facto sanctionnée par une grande fête dénommée “Eid Al fitir”, les fidèles musulmans s’activent dans les préparatifs notamment la confection des boubous neufs pour la fête.
Si pour les uns, c’est le rendez-vous de la faim et de la soif, il n’en est pas pour les couturiers qui profitent bien de cette période car tous les ateliers de couture sont pris d’assaut par les clients dont chacun cherche de la place appelée “droit”.
Plusieurs couturiers rencontrés témoignent évidemment que ce mois est un bonus, une grâce pour eux qui font des recettes dépassant même celles des 11 autres mois restants.
“Durant les mois ordinaires, on parvient rarement à avoir un client par jour. Mais pendant le ramadan, on reçoit au moins 5 tissus par jour. C’est vraiment un mois de grâce pour nous. On profite bien car ça ne vient qu’une seule fois dans l’année”, déclare un jeune tailleur.
Comme ce dernier, Abakar, un doyen dans la couture, fait savoir que depuis plus d’une décennie déjà, lui et son équipe confectionnent au minimum 250 complets pour adultes et enfants.
Il ajoute que grâce aux recettes encaissées durant les intenses travaux du mois de ramadan, ils parviennent à fêter normalement avec les autres, changer certaines de leurs machines et équiper leurs ateliers.
“Si tous les mois étaient animés comme celui du ramadan, les couturiers seront les plus riches de toutes les autres catégories socioprofessionnelles”, lance drôlement M. Adam Hassan, chef d’atelier et diplômé en instance d’intégration.
Il saisit l’occasion pour appeler les jeunes à fréquenter normalement mais aussi à avoir un petit métier à côté car “Si j’avais croisé les bras comme les autres avec l’esprit focalisé sur l’intégration, ma situation serait vraiment chaotique mais heureusement…”, conclut-il.