La capitale rwandaise a été le théâtre d’un moment fort de la diplomatie africaine en accueillant les 19 et 20 mai la toute première Conférence internationale sur la sécurité en Afrique (ISCA). Près de 600 experts, chefs d’État, responsables militaires et chercheurs issus de 70 pays ont répondu à l’appel, dans un contexte tendu par les violences persistantes dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Dès l’ouverture, le président Paul Kagame a imprimé sa marque avec un discours sans concession. « L’avenir de l’Afrique ne peut être externalisé », a-t-il déclaré, appelant à rompre avec une logique d’assistance sécuritaire pilotée de l’extérieur. Pour le chef de l’État rwandais, il est temps que les pays africains prennent en main leur propre destin sécuritaire et deviennent des « partenaires crédibles et compétents ».
Kagame a dénoncé une vision dépassée de la sécurité africaine, longtemps considérée comme un fardeau international. Il a appelé à renforcer les capacités institutionnelles régionales, notamment celles de l’Union africaine, pour bâtir une architecture de paix résolument africaine.
L’événement a aussi été marqué par des panels de haut niveau et une exposition de matériel de défense conçu pour les réalités africaines, montrant une volonté affirmée de conjuguer innovation technologique et souveraineté.
À travers cette conférence, Kigali entend s’imposer comme un carrefour stratégique pour penser la sécurité du continent autrement : par et pour les Africains.
Yenga Fazili wâ BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale