Le gouvernement congolais entend mettre en place un nouveau projet structurant du développement d’un corridor industriel sous le coût de 6 milliards de dollars américains. Le projet a été annoncé par le ministère de l’Industrie et du Développement de petites et moyennes entreprises.
Selon une source du ministère consultée par la rédaction de Tribune Échos, le ministre de l’Industrie et du Développement de petites et moyennes entreprises, Louis Watum Kabamba, a échangé sur le projet au cours d’une rencontre qu’il a organisée lors de son déplacement en Afrique du Sud.
« Le ministre, séjournant en Afrique du Sud pour un contrôle médical, en a profité pour tenir une rencontre stratégique autour du projet structurant de développement d’un corridor industriel de 6 milliards de dollars », renseigne la source.
Un méga-projet aux ambitions logistiques et industrielles
Le projet, encore à la phase d’étude de faisabilité, prévoit la construction de 3 100 km d’autoroute moderne, traversant 10 provinces et reliant 20 villes clés, dont la périphérie de la ville-province de Kinshasa. Il inclut également la construction de 200 ponts et l’implantation de 12 à 16 zones économiques spéciales (ZES) le long du tracé. Cette infrastructure vise à réduire les délais de transport de 40 %, un levier stratégique pour l’industrialisation, l’intégration territoriale et le développement des PME.
Une liaison stratégique de l’intérieur du pays à l’Atlantique
Le tracé prévu reliera Kipushi à Boma, offrant ainsi une connexion vitale entre l’intérieur du pays et l’océan Atlantique via le port de Malela. Un projet qualifié d’ambitieux pour un pays qui souffre encore d’un grave déficit d’infrastructures routières.
Le coût de ce projet dépasse largement celui du programme de développement de 145 territoires (1,6 milliard USD), initié en 2021 par le président Félix Tshisekedi. Malgré d’autres programmes récemment lancés, comme celui d’appui au développement rural ou les forages à Kinshasa, certains restent sceptiques quant à leur impact réel sur le quotidien de la population, marquée par une pauvreté persistante et des cas présumés de détournements de fonds.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale