À la faveur d’une table ronde organisée le 9 mai 2025 à Kinshasa par le collectif « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV), députés, experts miniers et société civile ont débattu des enjeux autour de l’avenant 5 de la convention Sicomines, emblème du partenariat sino-congolais « minerais contre infrastructures ».
Le président de la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale, Guy Mafuta Kabongo, s’est engagé à approfondir l’examen du rapport du CNPAV, qui critique sévèrement les déséquilibres de cet accord. Objectif : éviter les erreurs du passé à l’aube d’un nouveau partenariat stratégique avec les États-Unis.
« Le projet Sicomines reste un chantier majeur, mais nous devons mesurer si le pays en tire réellement profit. Les exonérations fiscales doivent se traduire par des infrastructures durables. Or, ce rapport montre qu’un rééquilibrage s’impose », a déclaré Guy Mafuta. Il a aussi exprimé l’inquiétude des Congolais face à la détérioration rapide des routes livrées dans le cadre du projet.
Le député Dhedhe Mupasa Lukobo a, de son côté, proposé une évaluation parlementaire du rapport, via la diplomatie parlementaire, pour faire pression sur les opérateurs et l’exécutif.
Le CNPAV dénonce notamment une gouvernance opaque, la reconduction d’exonérations fiscales nuisibles aux finances publiques, et un nouveau mode de calcul des infrastructures ayant déjà coûté 132 millions USD à l’État en 2024. Malgré une promesse de hausse des investissements (de 3,2 à 7 milliards USD) et d’un rôle accru pour la RDC dans SICOHYDRO, l’avenant 5 inquiète.
Des appels sont lancés au président Tshisekedi pour imposer le respect du Code minier, tandis que le Parlement est invité à réviser le régime fiscal des projets de coopération. Le gouvernement Suminwa, quant à lui, est sommé de soumettre Sicomines au Code minier révisé de 2018 et de diligenter un audit complet.