Initialement prévue pour le 28 février 2025 à Harare (Zimbabwe), la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) n’a finalement pas eu lieu. Aucun report officiel n’a encore été annoncé, laissant planer une incertitude sur la suite du processus diplomatique enclenché lors du sommet conjoint SADC-EAC de Dar-es-Salaam, tenu vingt jours plus tôt.
Une réunion clé pour la paix et la sécurité régionale
Cette rencontre devait permettre aux ministres de débattre du rapport des chefs des forces de défense (CDF) qui préconise un cessez-le-feu, la mise en place d’un mécanisme de coordination technique et l’élaboration d’une feuille de route détaillée pour une paix durable dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Ce retard risque de ralentir la mise en œuvre des résolutions prises à Dar-es-Salaam, essentielles à la stabilisation de la région.
Absence d’invitations : un couac diplomatique ?
Si la raison officielle du report n’a pas été communiquée, plusieurs sources diplomatiques pointent du doigt un problème d’organisation. Un membre de la délégation congolaise a confirmé à Tribune Échos que la réunion a été reportée sans qu’une nouvelle date ne soit arrêtée. Du côté du Rwanda, on attribue ce retard à l’absence d’invitations formelles de la part du Zimbabwe.
Un officiel rwandais a précisé à Tribune Échos : « Nous attendons toujours une confirmation du ministre zimbabwéen des Affaires étrangères. Sans invitation, la réunion ne peut se tenir. »
L’Union Européenne en observateur vigilant
Ce sommet est suivi de près par la communauté internationale, notamment par l’Union européenne, soucieuse de l’évolution du conflit dans l’Est de la RDC. Toutefois, Kigali insiste sur le fait que cette réunion ne vise pas à satisfaire Bruxelles : « Il y a une pression, notamment du Luxembourg, mais cette réunion s’inscrit avant tout dans la dynamique de l’EAC et de la SADC. »
Kinshasa réclame une accélération des processus régionaux
Lors d’un point de presse le 27 février, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a rappelé l’urgence d’une action régionale coordonnée pour ouvrir un couloir humanitaire en faveur des populations affectées par les combats entre l’armée congolaise et les éléments de L’AFC-M23. « Il faut accélérer ces discussions pour libérer les voies d’accès à Goma et répondre à l’urgence humanitaire. »
Ce report inattendu du sommet ministériel ajoute donc une nouvelle incertitude à un contexte déjà hautement volatile.