La ville de Mbujimayi, au Kasaï Oriental, entre dans une nouvelle ère avec l’instauration de la gratuité de la maternité à partir de ce vendredi, a annoncé ce jeudi 26 décembre, le ministre de la Santé, Samuel-Roger Nkamba. Cette initiative, partie intégrante du programme gouvernemental lancé en septembre 2023, ambitionne de réduire la mortalité maternelle et néonatale en République démocratique du Congo.
“Aucune maman ne paiera pour accoucher, y compris en cas de césarienne. Les médicaments nécessaires dès le troisième mois de grossesse sont déjà financés par l’État,” a affirmé le ministre lors d’un briefing presse.
Cette mesure couvre 208 structures sanitaires viables identifiées dans la province, après des inspections menées par les équipes du ministère. Ces centres bénéficieront d’un financement direct pour les frais d’accouchement, évitant ainsi aux femmes de renoncer aux soins faute de moyens.
Un programme ambitieux face à des défis persistants
Déjà étendu à Kinshasa, Lubumbashi et Matadi, ce programme aurait permis, selon le gouvernement, de prendre en charge 1,3 million de femmes au niveau national. À Kinshasa, par exemple, plus de 85 000 femmes ont accédé gratuitement aux soins depuis septembre.
Cependant, des retards dans les remboursements des hôpitaux et des paiements partiels freinent la pleine mise en œuvre de cette initiative, compromettant parfois son efficacité.
Avec un taux de mortalité maternelle parmi les plus élevés au monde, la RDC voit dans ce programme une étape clé vers la couverture santé universelle. Mais des efforts concertés seront indispensables pour garantir sa pérennité et renforcer son impact.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en RD Congo