Lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres tenue ce mercredi 15 janvier 2025 à la Cité de l’Union Africaine, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a franchi une étape décisive en adoptant un projet de décret visant la création d’une nouvelle aire protégée. Baptisée « Couloir vert Kivu-Kinshasa », cette réserve communautaire s’inscrit dans les efforts continus du pays pour préserver son immense patrimoine naturel.
Un projet ambitieux et stratégique
Porté par Ève Bazaiba, ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, le « Couloir vert Kivu-Kinshasa » couvre une superficie impressionnante de plus d’un demi-million de kilomètres carrés. La zone s’étend de Beni à Kisangani via la route nationale numéro 4, et englobe également le bassin du fleuve Congo jusqu’à Kinshasa, ainsi que les territoires adjacents.
« Ce projet vise à protéger plus de 100 000 km² de forêt primaire tout en créant des opportunités pour un développement socio-économique durable », a déclaré la ministre. Ce corridor stratégique ambitionne de relier l’est et l’ouest du pays tout en conciliant la conservation de la biodiversité avec les activités des communautés locales.
Une base légale renforcée, des perspectives en vue
Avant cette adoption, le Président Félix-Antoine Tshisekedi avait promulgué une modification législative clé : la loi n°24/020 du 30 décembre 2024, qui introduit la catégorie des « aires protégées à vocation de réserve communautaire ». Ce cadre légal, défendu par Ève Bazaiba devant le Parlement, intègre la préservation de la biodiversité aux besoins des populations locales, favorisant ainsi une approche inclusive de la gestion des ressources naturelles.
En plus de protéger un écosystème vital pour la planète, le « Couloir vert Kivu-Kinshasa » vise à lutter contre la pauvreté en intégrant les communautés dans sa gestion et en encourageant une économie verte. Le Chef de l’État a par ailleurs instruit le gouvernement, sous la coordination de la Première ministre, à instaurer des incitations fiscales pour garantir le succès du projet.
Avec cette initiative, la RDC confirme son rôle de leader mondial dans la lutte contre le changement climatique et la conservation de la nature, tout en posant les bases d’un développement inclusif et durable.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale