Après une année d’absence, l’ancien président congolais Joseph Kabila a décidé de regagner la République démocratique du Congo. Dans une déclaration transmise à la presse, consultée par la rédaction de Tribune Échos, il motive sa décision par “la dégradation de la situation sécuritaire” et la “déliquescence” des institutions nationales.
Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, annonce entamer son retour par l’est de la RDC, où les combats entre les FARDC et les éléments de l’AFC/M23 font toujours rage. “Il y a péril en la demeure”, écrit-il.
Tensions politiques et accusations persistantes
Ce retour intervient dans un climat politique tendu. Le gouvernement congolais, par la voix de la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, reste réservé, affirmant qu’”aucun rôle n’est prévu à ce stade” pour Kabila dans la résolution de la crise. Déjà en mars, l’ancien président avait rejeté les accusations le liant au M23, dénonçant des allégations “infondées” et plaidant pour une solution congolaise à la crise.
Le PPRD relancé, la scène politique en ébullition
Cette annonce intervient alors que le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de Kabila, célèbre son 23e anniversaire et tente une relance après la défaite électorale de 2018. Pendant ce temps, les accusations portées contre lui par Jean-Pierre Bemba, ex-ministre de la Défense, continuent de faire grand bruit. Bemba affirme détenir des “preuves” impliquant Kabila dans les violences armées dans plusieurs provinces et promet de les rendre publiques.
Le retour de Joseph Kabila pourrait bien rebattre les cartes d’un paysage politique déjà sous tension.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale