Les prix des denrées alimentaires de première nécessité continuent d’augmenter sur certains marchés de la capitale, N’Djaména, suscitant des plaintes généralisées parmi la population. Ce dimanche 7 juin 2025, au marché à Mil, situé dans le 4ème arrondissement de N’Djaména, une ménagère a exprimé son inquiétude face à la flambée des prix. « Je ne sais pas si dans les jours qui viennent nous pourrons encore préparer nos repas avec de l’huile », a-t-elle déploré.
La situation actuelle semble dépasser les capacités des ménages. Selon cette mère de famille, il faut désormais débourser au moins 500 Fcfa pour se procurer de l’huile, alors qu’auparavant, 200 Fcfa suffisaient pour un repas du midi. Sur les marchés, un bidon d’huile importée de 20 litres, qui coûtait moins de 20 000 Fcfa, s’affiche aujourd’hui à 25 000 Fcfa. De plus, la bouteille de 1,5 litre se négocie entre 1 850 et 2 000 Fcfa, alors qu’il y a moins de trois mois, elle était vendue à seulement 1 250 Fcfa. L’huile locale, communément appelée « Andouria » et prisée par les ménages, se vend maintenant à 1 500 Fcfa la bouteille de 1,5 litre contre 1 000 Fcfa auparavant.
L’huile d’arachide extraite manuellement atteint désormais le prix élevé de 2 700 Fcfa la bouteille de 1,5 litre. Parallèlement, le Coro d’arachide non décortiqué qui se vendait à 750 Fcfa est désormais proposé à 1 350 Fcfa sur le marché. Fatime, une autre ménagère présente sur place, témoigne que cette hausse incessante affecte considérablement le budget familial : « Chaque jour apporte son lot de surprises ; un produit que l’on a payé hier à 200 Fcfa peut être vendu le soir même à 300 Fcfa ou le lendemain à 500 Fcfa. Cela pèse lourdement sur nous les ménagères. »
Un vendeur du marché Adala, situé dans la commune du 7ème arrondissement, explique que l’augmentation des prix de l’huile est due à la rareté des arachides sur le marché et dans les zones d’approvisionnement. Cette situation est exacerbée par la hausse des prix du carburant ainsi que par une mauvaise répartition des pluies et les inondations survenues l’année précédente. Les cultivateurs ayant subi de mauvaises récoltes sont ainsi contraints d’augmenter leurs prix.
Denis, une vendeuse d’huile, confie que son activité ne lui permet même pas de réaliser des bénéfices : « C’est très difficile ; la vente ne rapporte rien. Je me suis même résignée à vendre des mangues et avocats en attendant peut-être que cela diminue l’année prochaine. »
Face à cette crise alimentaire grandissante et aux difficultés financières croissantes pour les familles tchadiennes, il devient urgent d’agir pour trouver des solutions durables afin d’assurer la sécurité alimentaire dans le pays.