Au Tchad et plus précisément à N’djaména la capitale, les Nigériens venus en nombre important pratiquent les activités de nettoyage des ongles pour subvenir à leurs besoins.
Cependant cette activité transmet souvent des maladies virales mais aussi bactériennes à la population.
Au bar, dans les marchés, les grands carrefours et autres, le constat est palpable. Ils sont une centaine à travers la ville à nettoyer les ongles des doigts et aussi des orteils. Portant les objets qui servent à nettoyer ne répondent pas à l’hygiène sanitaire.
Parfois ils entrent dans un bar et ils nettoient les ongles de plus de 10 personnes en même temps, au même endroit et avec les mêmes outils de travail d’où le risque de faire véhiculer le sang à travers les instruments de travail.
«Les objets utilisés par ces Nigériens souillés, présentent parfois des rouilles et souvent ils ne sont pas stérilisés après usage et du coup si la personne précédente est infectée, il ya le risque de contaminer le prochain, » informe William, un médecin en interne.
Les maladies qui sont susceptibles de se trouver, poursuit-il, dans les lames sont d’abord les maladies virales notamment le VIH, l’hépatite B et aussi les maladies bactériennes notamment le tétanos.
William souligne que parfois les alcools éthyliques que ces individus utilisent sont dilués car ça permet juste de fixer le virus et non le détruire complètement car il y a plusieurs virus qui résistent proprement à l’alcool.
Malgré les risques, les tchadiens trouvent bénéfiques du côté argent mais aussi du temps.
«Personnellement je n’ai pas le temps d’aller dans un Institut de beauté pour me faire les pieds, donc ces petits là me font ça au bar pendant que je bois ma bière et du coup je gagne en temps, » affirme Ndjilbé rencontré dans un bar à Moursal, dans le 6e arrondissement de la capitale.
Comme lui, Djibrine trouve cette pratique économique.
«On arrange mes ongles des doigts et des orteils à seulement 100f et c’est bien fait, bien propre même si derrière, il ya le risque de contracter une maladie virale, » explique-t-il.
Cependant Denis n’est pas du même avis.
«J’ai été blessé une fois par l’un de ces petits qui arrangeait mes ongles alors je l’ai frappé mais ça n’a rien changé puisqu’après quelques mois j’étais déclaré séropositif, automatiquement je me suis rappelé du petit, » témoigne-t-il.
«Je demande à mes frères de faire très attention et à faire l’hygiène des ongles à la maison avec leurs propres outils. Je profite aussi de l’occasion pour interpeller le ministère de la santé publique en appui avec la police nationale d’interdire définitivement les nettoyages des ongles par les nigériens, » signale-t-il.