Aux alentours de l’abattoir frigorifique de Farcha dans le 1er arrondissement, les jeunes se débrouillent en vendant les koura-koura (pattes animales) et les cervelet pour survivre.
Un tour ce lundi 12 Décembre 2022 à l’abattoir frigorifique de Farcha a permis de constater les conditions et manières dans lesquelles ces derniers se débrouillent pour espérersubvenir à leurs besoins. Dès 3 heures du matin, ces hommes et femmes sont déjà debout à l’entrée de l’abattoir pour attendre les pattes.
La technique consiste à récupérer les pattes des animaux abattus et à l’aide de l’eau chaude, ils se débarrassent des poils et des sabots avant de les vendre sur place ou envoyer au marché en raison de 750f pour les pattes (bovins) et 250f pour celui du mouton.
“Je viens récupérer les pattes à 4h du matin une fois qu’on à fini d’abattre les bêtes puis à l’aide de l’eau chaude je me débarrasse des poils et du sabot avant de les vendre aux clients qui réclament toujours.” Souligne bichara.
Comme lui Bintou préfère vendre en faisant la soupe. “Je viens chaque jour ici chercher les pattes pour préparer la soupe de Koura-koura et la vendre dans mon bar. À partir de 6 heures du matin, on vient déjà demander la soupe et ça me permet de vivre avec mes enfants.” Indique Bintou vendeuse de la soupe dans un bar à Ndjamena.
Pendant ce temps, d’autres femmes viennent récupérer les têtes des bettes pour retirer les joue et le cervelet. ” Je viens vendre le cervelet à partir de 250f pour avoir de quoi nourrir mes enfants car au Tchad peu importe ton sexe, tu dois te battre pour sortir la tête hors de l’eau.”
Cependant le lieu de la vente des koura-koura est très sale et personne ne pense à nettoyer depuis des décennies. Le service de l’hygiène et assainissement de la mairie de Farcha n’a jamais prêté une oreille à cette situation.
” Ça fait 27ans que je travaille ici et personne du service de l’hygiène et assainissement de la mairie était venu nettoyer. Quand ils sont ici c’est pour nous obliger seulement à payer.” Vocifére Alladj Djamer.
” Les jardiniers viennent parfois demander les sabots et les poils pour leurs jardins alors on les vends car c’est pour nous. À part ça, la mairie n’a jamais nettoyé ces lieux” Affirme Moussa vendeurs des pattes de boeuf.