Par faute d’emploi, les jeunes diplômés se lancent dans la fabrication des briques et autres petites activités pour survivre.
Si les parents encouragent vivement leurs progénitures à fréquenter du primaire jusqu’au supérieur afin de devenir “quelqu’un” dans l’avenir, il faut néanmoins dire que ces derniers temps trouver un emploi après l’obtention d’un diplôme n’est pas facile.
La question du chômage touche tous les 4 coins du pays. Mongo, chef-lieu de la Province du Guéra, n’est pas aussi épargné. Chaque année, l’on enregistre plusieurs centaines de jeunes diplômés qui finissent toujours par mettre leurs parchemins sous les oreillers par faute de débouchés.
Les jeunes mongolais, arrivés à l’âge de se prendre en charge et alléger les petites charges des parents, font face aux vicissitudes de la vie et se trouvent contraints d’oublier leurs acquis académiques (diplômes et autres connaissances) pour se lancer dans des petites activités.
Manœuvre, clandoman, pousse-pousseur, briquetier, marchand ambulant, etc. sont les qualificatifs que prennent les diplômés en Lettres Modernes, Droit, Géographie, Histoire, Sociologie, des jeunes aussi aptes et compétents censés servir le pays.
Un licencié en Sociologie rencontré dans un site de fabrication de brique justifie ce choix par le manque d’emploi dû le plus souvent au favoritisme et aussi la mauvaise foi du Gouvernement.
“Après plusieurs années de souffrance, on vient tomber dans une autre souffrance parce qu’il est très difficile de trouver de l’emploi. Les ONGs sur place ne recrutent que leurs parents ou ceux ayant des soutiens. Le gouvernement de son côté ne fait rien pour nous accompagner”, indique-t-il lamentablement.
“Pour ne pas croiser les bras et attendre un miracle, on est obligé de se lancer dans la fabrication des briques pour subvenir à nos besoins. À cet âge, on ne peut pas continuer par demander des jetons à nos parents.”, complète un de ses voisins, diplômés en Droit.
Cette situation plus que préoccupante est le calvaire que vivent quotidiennement tous les diplômés sans emploi à travers l’ensemble du territoire national.
“Pas d’intégration, pas d’autres issues d’embauche possibles! Le jeune diplômé n’a que trois options: se lancer dans des petites activités; croiser les bras et critiquer les passants dans les carrefours ou se lancer dans le banditisme. Alors on a fait le choix le plus digne: se battre dignement pour survivre”, conclut un clandoman, détenteur d’un Master 2.