Le lundi 26 mai 2025, une délégation de journalistes s’est rendue sur le site du drame de Manda-kao, afin d’évaluer les dégâts, les conséquences et recueillir les témoignages des rescapés. Cette tragédie, survenue le 14 mai, a coûté la vie à plus de quarante personnes, infligeant de nombreux blessés et causant la destruction de biens.
Le canton de Manda-kao, situé dans le département de Dodjé, province du Logone Occidental, regroupe 11 villages ainsi que des fericks.
Mais que s’est-il réellement passé le 14 mai à Manda-kao ?
M. Oumar Ali Ousman, Préfet de la Dodjé, a qualifié ce jour-là de « carnage ». Selon ses déclarations, cet incident tragique a touché particulièrement les enfants, les femmes et les personnes vulnérables.
« Nous avons interpellé 82 personnes impliquées dans cette tragédie », a-t-il affirmé. Parmi les cinq individus considérés comme les cerveaux de cet acte inqualifiable, un d’entre eux a été arrêté jusqu’à présent. L’enquête se poursuit pour traquer les autres responsables ainsi que leurs complices.
Pour Mbaiouassem Barthélémy, chef du canton de Manda-kao, des jeunes consommateurs de boissons frelatées sont à l’origine de cette forfaiture inhumaine. En quête d’un territoire pour labourer, ces jeunes ont tenté de défricher une zone de pâturage située à 500 mètres du ferick. « Cette zone n’a jamais été cultivée ; c’est une forêt et une zone d’eau », précise-t-il.
Le Préfet Oumar Ali Ousman exprime son regret face aux mensonges qui circulent sur les réseaux sociaux concernant ce drame. Il souligne que certains intellectuels prennent parti dans cette crise : « 90 % des informations qui circulent sont des mensonges grossiers », déplore-t-il.
Témoignant avec un visage serein mais marqué par la tristesse, un parent des victimes a relaté l’horreur : « Une mère avec son nourrisson d’une semaine a été découpée en morceaux ; des enfants ont été égorgés ».
En tant que journalistes présents sur le terrain, nous avons constaté des cases incinérées et des fosses communes où reposent les victimes.
Actuellement, les autorités administratives et traditionnelles, sous la conduite du Préfet, quadrillent la zone pour traquer les voleurs et brigands profitant du drame pour piller. Des patrouilles ont été instaurées afin d’assurer la sécurité et rétablir l’autorité de l’État.
La crise à Manda-kao appelle à une mobilisation collective des parties concernées pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble au bénéfice de tous.