N’Djamena, avril 2025 – Le Tchad figure parmi les pays africains où les femmes vivent dans les conditions les plus précaires. Classé 47e sur 54 pays africains en matière de bien-être et de droits des femmes, selon les indicateurs de l’Indice africain de développement du genre, le pays peine à garantir à ses citoyennes une vie décente, libre et équitable.
Des chiffres qui interpellent
Selon l’Indice mondial des inégalités entre les sexes 2024, publié par le Forum économique mondial, le Tchad se situe à la 144e place sur 146 pays, devançant seulement l’Afghanistan et le Soudan. Ce classement est basé sur plusieurs critères : la santé reproductive, l’éducation, l’autonomisation politique et la participation économique.
Éducation : un droit toujours inaccessible pour beaucoup
Au Tchad, 57 % des filles âgées de 6 à 15 ans ne sont pas scolarisées. Le taux de scolarisation des filles au secondaire reste très faible, autour de 18,3 %, contre 39,9 % pour les garçons. Cette inégalité freine considérablement les perspectives d’autonomisation des femmes et perpétue un cycle de dépendance économique et sociale.
Mariages précoces et violences de genre
Près de 30 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans, et 14 % deviennent mères avant cet âge. À cela s’ajoutent les mutilations génitales féminines, encore pratiquées dans de nombreuses régions, touchant 44 % des femmes tchadiennes. Ces pratiques entravent non seulement leur santé mais aussi leur développement personnel et professionnel.
Un rôle majeur mais invisible dans l’économie
Les femmes représentent 85 % de la main-d’œuvre agricole au Tchad, mais n’ont que très peu d’accès à la terre, au crédit ou à la formation. Elles travaillent dur, souvent sans reconnaissance ni rémunération juste, dans un système où les droits fonciers sont largement dominés par les hommes.
Représentation politique : des progrès timides
Les femmes restent sous-représentées dans les instances de décision. L’accès au pouvoir reste un privilège masculin, limitant l’influence des femmes dans les politiques publiques et les réformes sociales.
Le Tchad est ainsi classé parmi les 10 derniers pays africains où la femme est la plus démunie, selon les indicateurs combinés de développement humain, genre, santé, éducation et accès à l’économie.