Le jeudi 12 octobre 2023 un avion malien s’est posé à l’aéroport de Tessalit sous contrôle de la MINUSMA et y a débarqué au nez et à la barbe des soldats des NATIONS-UNIES 150 mercenaires de Wagner. Comment ces milices russes peuvent-elles avoir l’autorisation de débarquer et de cohabiter avec une organisation des Nations-Unies? (correspondance)
Le représentant de la MINUSMA, le Mauritanien El Ghassim Wane, est connu pour être au service de la junte malienne depuis qu’il est arrivé à la tête de la force d’interposition en 2021. Proche du ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a fait le choix de se mettre au service de la junte malienne. Il n’hésite pas à transmettre des informations confidentielles des Nations-Unies aux putschistes maliens qui ne semblent lui accorder aucune considération.
Bamako n’a cessé de multiplier les obstacles aux activités des casques bleus obligeant certains pays à retirer leurs troupes avant même l’annonce du départ définitif de la MINUSMA. Son représentant El Ghassim Wane a produit des rapports sur le Mali donnant l’impression que la situation s’améliorait alors qu’elle va de mal en pis.
Le 27 janvier dernier, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, c’est la représentante de la société civile malienne Aminata Dicko, qui a pris la parole après El Ghassim Wane, pour décrire sans complaisance les crimes commis par les forces armées maliennes et les mercenaires russes de Wagner. Le discours de cette militante a suscité la colère des autorités de Bamako. Les forces de sécurité maliennes ont même fait une descente musclée à son domicile. Le déploiement des 150 miliciens russes à l’aéroport de Tessalit achève de convaincre ceux qui doutaient encore du jeu trouble du Mauritanien.
Comment des soldats des NATIONS UNIES peuvent-ils cohabiter dans le camp militaire d’Amachach à Tessalit avec des mercenaires en violation de toutes les conventions internationales et régionales sur le mercenariat?
Pour rappel, un rapport accablant de l’ONU a accusé ces mêmes mercenaires d’avoir exécuté 500 personnes, des civils inoffensifs, en 2022 à Moura. Autant d’agissements qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, selon le haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
TribuneEchos avec Mondafrique