Ce lundi 30 décembre 2024, le gouvernement congolais s’apprête à éclaircir l’impact du règlement “zéro déforestation” de l’Union européenne (UE) lors d’un point de presse crucial. Entrant en vigueur le 30 décembre 2025, ce cadre interdit l’importation de produits issus de zones déboisées, menaçant directement les exportations congolaises de cacao et de café.
Produits agricoles exclus, certifications retirées : le secteur café-cacao en péril
La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a tiré la sonnette d’alarme : le retrait des certifications internationales « Fairtrade » et « Bio », confirmé par Flocert et Africert en décembre 2023 et 2024, exclut ces produits du marché européen. Ce revers, attribué à l’insécurité dans le Nord-Kivu, compromet des années d’efforts soutenus par l’UE, USAID, et la Banque mondiale pour réhabiliter ces filières stratégiques.
Les conséquences économiques s’annoncent désastreuses. Selon la FEC, l’absence de certification empêchera la commercialisation de produits comme biologiques ou équitables, amplifiant la précarité des producteurs. Mike Ntambwe, directeur de l’Agence Nationale de Promotion des Exportations (ANAPEX), dénonce par ailleurs des pertes annuelles de 60 millions USD dues à la contrebande vers l’Ouganda, favorisée par des taxes congolaises élevées et un transport coûteux.
Cependant, une lueur d’espoir subsiste : les exportations de café ont progressé de 16 % en 2023, atteignant 12 422 tonnes. Le défi reste immense, mais le potentiel des produits agricoles congolais, s’il est bien encadré, pourrait rebondir malgré les obstacles.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en RD Congo