N’Djamena – Le Tchad se classe à la 141ᵉ position mondiale dans le dernier Indice du savoir 2024, un score qui le place en dernière position parmi les pays africains évalués. Une situation qui met en lumière les profondes failles de son système éducatif.
Avec une note de 23,43 sur 100, le pays accumule les retards en matière d’accès à l’éducation, de qualité des enseignements et d’investissement dans la recherche. Sur le terrain, la réalité est dure : classes surchargées, manque d’infrastructures, enseignants mal formés, et taux d’abandon scolaire alarmant.
Au primaire, le taux de scolarisation atteint à peine 76 %, tandis que le secondaire chute à 26,8 %. Dans les zones rurales, certains enfants n’ont même jamais mis les pieds dans une salle de classe.
L’enseignement supérieur n’échappe pas à la crise. Aucune université tchadienne ne figure dans le classement des 200 meilleures d’Afrique publié par UniRank en 2023. La fuite des cerveaux se poursuit, et les jeunes diplômés peinent à trouver des débouchés.
Pour les acteurs du secteur, ce classement est un signal d’alarme. “Il faut agir vite. Sans une réforme profonde, on condamne toute une génération”, s’indigne un inspecteur de l’éducation nationale à Moundou.
À l’heure où plusieurs pays africains misent sur l’éducation comme levier de développement, le Tchad reste englué dans une crise structurelle. Seul un engagement politique fort pourrait inverser la tendance et offrir un avenir meilleur à sa jeunesse.