Lundi 17 mars 2025, Kigali a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique et l’expulsion des diplomates belges sous 48 heures. Une décision radicale que le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a immédiatement regrettée, tout en prenant des mesures de réciprocité. Bruxelles a ainsi déclaré les diplomates rwandais persona non grata et dénoncé plusieurs accords de coopération avec Kigali.
Les accusations de Kigali contre Bruxelles
Dans son communiqué, le gouvernement rwandais accuse la Belgique de maintenir une posture « néocoloniale » et de s’ingérer dans le conflit qui l’oppose à la République démocratique du Congo (RDC). Kigali reproche à Bruxelles d’avoir adopté une position hostile, usant de « mensonges et manipulations » pour nuire à son image et déstabiliser la région.
Ces accusations interviennent dans un contexte de tensions croissantes, alors que plusieurs rapports, notamment des Nations Unies, pointent du doigt le rôle du Rwanda dans l’exploitation des ressources minières de l’Est congolais. Selon ces analyses, Kigali soutiendrait activement les rebelles du M23 pour contrôler les minerais stratégiques, dont le coltan et la cassitérite, essentiels à l’industrie technologique mondiale.
Une escalade inévitable ?
Les relations belgo-rwandaises s’étaient déjà détériorées depuis le 18 février dernier, lorsque Bruxelles avait annoncé une réévaluation de sa coopération avec Kigali en réponse à la situation sécuritaire en RDC. En réaction, le Rwanda avait suspendu sa coopération au développement avec la Belgique, prélude à la rupture officielle de ce lundi.
La crise diplomatique actuelle marque un tournant dans les relations entre les deux pays, autrefois liés par une histoire coloniale et une coopération soutenue. Reste à savoir si des tentatives de médiation internationales pourront apaiser les tensions ou si cette rupture augure un isolement diplomatique croissant du Rwanda sur la scène internationale.