La Banque Africaine de Développement (BAD), fondée en 1967, a su s’imposer comme un pilier incontournable du développement sur le continent africain. Avec plus de 29 060 opérations financées pour un montant total de 47,5 milliards de dollars, son influence s’étend bien au-delà des simples chiffres. Alors que l’élection de son futur président se profile à l’horizon, prévue pour mai 2025, les enjeux qui en découlent sont d’une importance capitale.
Face à une dette colossale exacerbée par les crises successives du COVID-19 et les effets dévastateurs du changement climatique, le nouveau président devra naviguer dans des eaux tumultueuses. Les défis sont multiples : éducation, emploi, et surtout la nécessité d’investir massivement dans les ressources humaines locales pour créer une main-d’œuvre compétitive. La BAD se retrouve ainsi à la croisée des chemins, où chaque décision prise pourra façonner l’avenir économique et social du continent.
Parmi les priorités qui s’imposent, le modèle hybride de financement se démarque. Ce modèle combine fonds propres et ressources externes pour soutenir des projets d’envergure. Le 30 janvier 2024, la BAD a marqué un tournant historique en lançant sa première obligation hybride, récoltant 750 millions de dollars américains. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à décupler les émissions de nouvelles obligations vertes ou sociales.
Le capital hybride durable représente une avancée significative dans la structure financière de la BAD. En offrant une capacité de prêt supplémentaire, il permettra de financer des projets essentiels touchant à des problématiques pressantes telles que la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi que la santé publique. Cette démarche innovante fait de la BAD un pionnier dans le domaine des financements durables au sein des banques multilatérales.
Un exemple concret est la réalisation projetée de l’autoroute Abidjan-Lagos. Ce projet ambitieux vise à relier cinq mégapoles d’Afrique de l’Ouest d’ici 2030 et pourrait transformer radicalement le paysage économique régional en créant un puissant vivier industriel.
Avec 81 pays membres aujourd’hui, dont 54 pays africains, la BAD doit non seulement renforcer sa position sur le continent mais également inspirer confiance aux investisseurs internationaux. Le choix du prochain président sera donc déterminant pour tracer une voie vers un développement durable et inclusif.
En somme, alors que se profile cette élection clé, il est impératif que le futur leader de la BAD soit à même d’embrasser ces défis avec vision et audace. L’avenir du développement en Afrique repose sur cette présidence qui pourrait bien être synonyme de renaissance économique pour tout un continent.