L’Assemblée nationale du Burundi a adopté une augmentation significative des frais de licence d’exploitation pour les bars et établissements vendant des boissons Brarudi, passant de 3 à 10 millions de BIF par an. Cette mesure, incluse dans les amendements du budget général 2024-2025, vise à accroître les recettes publiques, mais elle suscite une vive opposition parmi les exploitants déjà confrontés à des pénuries chroniques des produits de la Brarudi. Décision prise lors de la séance plénière du 28 décembre 2024.
Des gérants de bars VIP, sous couvert d’anonymat, dénoncent cette décision jugée injuste. « Nous ne pouvons pas supporter cette hausse, d’autant plus que l’approvisionnement est chaotique. Les clients subiront ces augmentations, et c’est eux qui en paieront le prix », confie un tenancier de Bujumbura. D’autres envisagent d’abandonner leur activité, affirmant que travailler dans de telles conditions revient à « perdre de l’argent ».
Une crise qui impacte tout le secteur
Les consommateurs, eux aussi, s’insurgent contre cette mesure. « Cette décision favorise les grands établissements, mais les petites structures et leurs clients en souffriront », explique Marc, un client rencontré dans un bar de la capitale. Selon lui, la priorité devrait être d’augmenter la production des boissons Brarudi avant de revoir les taxes.
Pour les exploitants et consommateurs, le cœur du problème reste la pénurie persistante. Tous appellent la Brarudi à rétablir un approvisionnement régulier afin d’éviter une cascade d’effets négatifs sur l’ensemble de la chaîne économique.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale