Face à une situation humanitaire préoccupante, l’organisation Solidarité des femmes pour le bien-être social et le progrès au Burundi (SFBSP), en partenariat avec Action Medeor, a effectué une visite d’évaluation des besoins des réfugiés congolais dans les sites de transit de Rugombo et Cibitoke. Le constat est sans appel : un manque criant de services médicaux et d’infrastructures sanitaires menace la santé et la dignité des réfugiés.
Des conditions précaires qui interpellent
Au site de transit de Rugombo, où sont accueillis entre 5 000 et 6 000 réfugiés, Félix Ndama, coordinateur des réfugiés pour le HCR, a souligné l’urgence d’une assistance médicale 24h/24. « Actuellement, les trois partenaires de santé ne travaillent que de 9h à 15h, laissant les réfugiés sans prise en charge médicale en dehors de ces horaires », a-t-il déclaré.
L’hygiène représente également un défi majeur : avec seulement 17 toilettes pour plusieurs milliers de réfugiés, la situation ne respecte pas les standards sanitaires internationaux. « Il n’y a même pas de poubelles pour la gestion des déchets », a ajouté Félix Ndama.
Une mobilisation en cours pour améliorer la prise en charge
Conscient de ces enjeux, Emmanuel Limi, directeur du programme pour l’Afrique francophone et Haïti chez Action Medeor, a assuré que son organisation allait rapidement agir en concertation avec la SFBSP. Parmi les solutions envisagées :
Mise en place de cliniques mobiles pour assurer un suivi médical continu.
Renforcement des infrastructures sanitaires, avec l’ajout de toilettes et d’espaces dédiés à la gestion des déchets.
« Il est primordial d’avoir une équipe médicale disponible 24h/24 pour garantir des soins adéquats à ces populations vulnérables », a insisté Emmanuel Limi.
Une première réponse avec une clinique mobile
Malgré ces défis, des actions concrètes ont déjà été entreprises. Annick Dusenge, chargée du suivi-évaluation à SFBSP, a confirmé que son organisation a déjà déployé une clinique mobile avec une équipe complète : médecins, infirmiers, sage-femme et psychologue.
« Nous avons visité plusieurs sites, dont Rugombo, Rumonge (Makombe) et Musenyi (Rutana), afin d’identifier les besoins les plus urgents. Grâce au soutien d’Action Medeor, nous allons intensifier nos efforts pour garantir un accès aux soins de santé à ces réfugiés », a-t-elle assuré.
Un appel à une action urgente
L’organisation SFBSP, engagée dans la lutte contre les violences basées sur le genre et la prévention des maladies, appelle les partenaires et les autorités à renforcer les ressources humanitaires pour améliorer les conditions de vie des réfugiés congolais au Burundi.
Alors que les besoins sont de plus en plus pressants, cette mobilisation conjointe entre SFBSP et Action Medeor représente un premier pas vers une réponse humanitaire plus efficace. Mais les défis restent immenses, et seule une action rapide et coordonnée pourra prévenir une crise sanitaire majeure.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale