Les agriculteurs de la province de Cibitoke tirent la sonnette d’alarme : la production agricole est menacée. Bien que les avances pour se procurer les engrais aient été payées dans les délais, les livraisons tardent à arriver. La pénurie de carburants pour assurer leur transport serait la principale cause, bien que des soupçons de détournement soient également évoqués.
Dans les six communes de cette province de l’Ouest du Burundi, des files interminables se forment devant les stocks de Fomi, l’entreprise en charge de la distribution des intrants agricoles. Pendant ce temps, les cultures se dessèchent, et les perspectives de récoltes s’assombrissent.
« Les semis ont déjà pris du retard, et les rendements seront catastrophiques », se désole un cultivateur de maïs de Buganda.
Des retards aux conséquences alarmantes
Les responsables de Fomi attribuent ces retards au manque de carburant. « Nos camions ne peuvent pas acheminer les engrais faute de gasoil », explique un responsable du stock de Rugombo. Pourtant, de nombreux agriculteurs dénoncent le favoritisme dans la distribution. « Les dignitaires sont servis en priorité, alors que nous attendons des semaines », accuse un jeune maraîcher de Mugina.
Face à cette situation, l’avenir agricole de Cibitoke semble incertain. La crise des intrants pourrait plonger des milliers de familles dans l’insécurité alimentaire et aggraver l’endettement des agriculteurs, déjà asphyxiés par des crédits impayés.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale