L’ambiance était électrique le jeudi 10 avril au Palais des Congrès de Kigobe. Présentant son rapport trimestriel devant les parlementaires, le Premier ministre Gervais Ndirakobuca a affirmé que les travaux de pavage à Cankuzo étaient achevés à 100 %, pour un budget de 1,4 milliard de BIF. Une déclaration qui a immédiatement suscité la controverse.
Les députés et sénateurs de la province concernée n’ont pas tardé à réagir, dénonçant un rapport déconnecté de la réalité. « J’y étais il y a une semaine, et les caniveaux ne sont qu’à moitié faits », a rétorqué le sénateur Désiré Njiji (CNDD-FDD), preuves à l’appui. Le député Salvator Bigirimana, du même parti, a lui aussi critiqué des travaux « mal exécutés » et d’une « lenteur inquiétante ».
Mis en cause, le Premier ministre a tenté de nuancer ses propos, évoquant des « erreurs possibles » dans les données fournies par les ministères. Il a reconnu que seuls les travaux de terrassement et de rechargement étaient terminés, tandis que l’assainissement et les bordures restaient en cours.
Ce couac soulève des questions sur la fiabilité des rapports gouvernementaux et sur le suivi effectif des projets d’infrastructure.
Yenga Fazili wã BIREGEYA, Correspondant en Afrique de l’Est et Centrale